Le gouvernement Sellal blanchit le marché noir
Les marchés informels sont trop juteux pour être "nettoyés". Leur traque de quelques jours se transforme en une reconversion légale assortie d’avantages fiscaux que n’ont pas les marchés légaux.
"Nous avons recensé 1 520 marchés informels à travers le territoire national regroupant en tout 70 000 intervenants. Tout le monde sera pris en charge dans le cadre du programme de réalisation de nouveaux marchés", a déclaré, samedi, Aït Abderrahmane, directeur de la régulation et de l’organisation des activités commerciales auprès du ministère du Commerce, lors d’une conférence de presse à la Safex, en marge de la Foire de la production nationale. Autrement dit, les marchés informels contre lesquels le Plan d’action du gouvernement d'Abdelmalek Sellal a mobilisé les forces de l’ordre seront tout bonnement légalisés et les concernés bénéficieront de grandes faveurs.
Selon le responsable au Ministère du commerce, ces marchés dits "informels" ont une rallonge de trois années à ce titre avec seulement une autorisation délivrée par l’APC ; autorisation qui vaudra certainement de l’or tant elle sera soumise elle aussi à un marché informel de grande ampleur. D’autres détails ont été également fournis par le même responsable quant aux autres facilités accordées à ces "marchés noirs" ainsi "blanchis" trop juteux pour être "nettoyés" dans le cadre de la vaste campagne d’assainissement revendiquée à cor et à cri par le Plan d'action du gouvernement. "A la fin de ce délai, ils (les barons de l'informel) seront contraints de s’inscrire au registre du commerce. Ensuite, ils bénéficieront d’une exonération fiscale durant deux années d’exercice dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2011. De ce fait, ils seront soumis à une imposition à raison de 25% durant la première année de l’exercice, puis 50% durant la deuxième année." ajoutant que "les wilayas où ont été recensés le plus de marchés informels seront prioritaires".
Les puissants cercles maffieux des barons de la mercuriale ont eu ainsi leur dernier mot, tant les mesures annoncées par le gouvernement Sellal paraissent si peu convaincantes devant un système politico-financier rodé par une corruption systémique.
Avec APS