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  • la hogra en direct à hydra

    LE BOIS DES PINS À HYDRA RASÉ
    La population du quartier interpelle le président de la République

    Les habitants de la cité de Bois des Pins à Hydra (Alger) interpellent le président de la République pour intervenir et arrêter le projet de construction d’un parking dans cette forêt.
    Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les habitants du quartier Bois des Pins à Hydra ont dénoncé hier, le «carnage écologique» qu’a subi le Bois des Pins mitoyen à leur cité. Ils affirment que cette aire de verdure est «partie commune» aux propriétaires du quartier. «A cause de l’exiguïté des appartements, nous avons souffert durant des années du problème de logement mais nous n’avons jamais songé à toucher à cet espace vert. Il était le poumon de notre quartier et nous l’avons sauvegardé durant 40 ans. Aujourd’hui, ils s’emparent de cette forêt et ils abattent des arbres centenaires sans aucune hésitation», dira Rachid, résidant à la cité Bois des Pins, avant d’ajouter «la construction d’un parking de 12 étages va nous étouffer». Ne contenant pas sa colère, le nonagénaire du quartier, ami Saïd, tonne : «le monde entier œuvre pour la sauvegarde de l’environnement et l’Algérie ne fait pas l’exception en ratifiant plusieurs conventions. Toutefois, elle tolère d’abattre des arbres centenaires !». Rappelant que des leçons sur la protection de l’environnement et des arbres sont incluses dans les manuels scolaires, Mourad, un autre résident de la cité s’interroge : «Que va-t-on dire aujourd’hui à nos enfants ? Que les responsables de ce pays et les représentants de la loi ont abattu des arbres dans leur quartier et rasé tout un bois ?». La population de la cité Bois des Pins a également dénoncé la répression dont ils ont été victimes, dimanche dernier. «Nous sommes les seuls Algériens à défendre l’environnement et les arbres et nous avons été victimes d’une hogra», précisent les «défenseurs » de ce Bois. Selon eux, il y a eu beaucoup de «dépassements» lors des affrontements déclenchés entre la population et les brigades antiémeutes. «Au début, les policiers se sont acharnés contre les portes et les boîtes aux lettres des immeubles. Ils ont détruit une table de billard d’un jeune voisin installée dans la cité, avant de malmener et de bastonner les habitants. Même nos maisons ont été violées», expliquent encore les locataires. «En sortant de chez moi pour me rendre au boulot, les policiers m’ont tabassé. Voulant prendre ma défense, ma mère a également été matraquée», témoigne Mohamed, tout en exhibant des hématomes sur son dos et ses bras. Comme Mohamed, ils étaient nombreux à porter des séquelles des matraques des forces de l’ordre. Des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des vieilles et même des enfants présentaient des hématomes, des blessures ou des fractures. La tête bandée, Abdelghani affrme avoir été bastonné et blessé car, dit-il, «je défendais la nature et les arbres et je suis fier de ma cause». Convaincu que le projet de construction d’un parking n’est que l’arbre qui cache la forêt. «Nous ne savons pas en quoi consiste exactement ce projet et les responsables ne veulent rien dévoiler. Nous nous demandons ce qui se trame derrière ce projet», a-t-il assuré. Pour faire toute la lumière sur ce projet, «nous avons entamé une action en justice», dit-il. Toutefois, la population de la cité Bois des Pins a déploré qu’aucun élu local n’ait daigné se déplacer pour s’enquêter de la situation dans le quartier.
    R. N.