Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ciel

  • Les chantiers keynésiens

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

     

     

     

    Recul, ouverture, prise de conscience ou pas ? Il n’y aura pas de démenti de Amar Belani cette fois : Abdelkader Kherba, du Comité de défense des chômeurs, a bien été libéré à la grande joie de tous les militants et défenseurs des droits de l’homme. Mais cinq des prévenus qui avaient monté le fameux mur d’El Frine sur la RN44, près d’El Kala, ont été gardés en prison malgré leur âge et leur qualité d’anciens moudjahidine. Etant des sexagénaires, faut-il penser que les jeunes seront, à partir de ce nouveau gouvernement, mieux traités que les vieux ? Il est trop tôt pour le dire, mais l’on pourrait imaginer que pour donner un peu de sens à ce lifting et gagner l’adhésion d’une jeunesse blasée et déjà vieille, le gouvernement se mettra bientôt à financer l’immigration clandestine, légaliser le cannabis, subventionner les produits de première nécessité comme le gel et la mayonnaise et instaurer 7 journées de championnat national de football
    par semaine.

    Sauf qu’en réalité, le gouvernement n’a pas vraiment rajeuni ; M. Sellal est plus vieux que son prédécesseur et, comme dans l’ancien staff, tous les ministres sont nés avant 1962 — plus vieux donc que leur propre pays —, à part une exception pour confirmer la règle, le nouveau ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, un jeune homme de 45 ans. Si c’est ce qui manque d’ailleurs au vieillissant — de la pêche, du punch, de la vigueur et de l’imagination — il faut pourtant bien remarquer que les vieux, quand ils ne sont pas au pouvoir et se mettent en colère comme dans le cas d’El Frine, construisent des murs. Les jeunes, dans la plupart des cas, préfèrent les détruire. C’est tout le paradoxe : les autorités détruisent en réaction les murs et mettent les vieux en prison, avant de construire d’autres murs et relâcher les jeunes qui vont détruire d’autres murs. Vaste chantier qui, paradoxalement, ne crée pas d’emplois. A part pour M. Sellal, qui va vraiment avoir du travail.

     

    Chawki Amari