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dÉconnectÉ de la rÉalitÉ sociale

  • DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ SOCIALE, LE PARLEMENT CLÔTURERA SA SESSION LE 2 FÉVRIER Nos députés partent en congé


    25 Janvier 2011 - Page : 3

    Un repos...bien mérité

    Le Parti des travailleurs et le RCD ont plaidé pour l’ouverture d’un débat sur la situation sociale, en vain.

    Le Parlement s’apprête à baisser rideau. La session parlementaire d’automne sera clôturée le 2 février prochain, comme le prévoit le délai constitutionnel. Ni report ni prolongation. Alors que la rue bouillonne et des voix s’élèvent un peu partout, l’institution législative se désengage de toute responsabilité vis-à-vis de la société. «C’est un Parlement qui ne sert à rien», affirme un député du mouvement El Islah, rencontré avant-hier dans les couloirs de l’APN. «Nous sommes des représentants du peuple et nous devons parler des problèmes de la société», a-t-il précise en regrettant l’attitude de l’Assemblée. Les raisons d’une crise sociale se multiplient dans la forme sans pour autant capter l’intérêt du Parlement. Cette institution reste insensible aux cris de la rue. Pour preuve, elle a complètement passé sous silence les dernières émeutes qui ont éclaté à travers le pays. Ni communiqué ni déclaration, les deux chambres parlementaires «APN, Sénat» ont sombré dans un mutisme sans précédent. Pour échapper à la polémique, les deux chambres avaient même reporté leurs travaux prévus le 9 janvier jusqu’au 16 janvier dernier. Pis encore, MM. Bensalah et Ziari ont repris les travaux comme si rien ne s’était passé. Alors que les émeutes ont fait la une des chaînes étrangères, les deux responsables n’ont pas daigné lâcher au passage une phrase en signe de solidarité ou d’indignation. Des partis politiques siégeant à l’hémicycle revendiquent l’ouverture d’un débat général sur la situation politique et sociale du pays.
    Le Parti des travailleurs (PT), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont plaidé pour l’ouverture d’un débat, en vain. «Nous avons proposé à M.Ziari l’ouverture d’un débat général sur la politique du pays, mais il a refusé», a reconnu Ramdane Tazibt du PT. Le RCD a également fait de même. En guise de protestation, ce parti a décidé de boycotter les plénières de l’APN. Il faut reconnaître que l’ouverture d’un débat général a été soutenue par plusieurs partis tels que le mouvement de El-Islah et le MSP.
    Des députés et des sénateurs de l’Alliance présidentielle cautionnent cette proposition. «Il est temps de s’ouvrir sur la société avant que ça ne soit trop tard», a averti le sénateur du tiers présidentiel, M.Boudina. Croisé lors des débats sur le projet portant sur le cinéma et les espaces protégés, ce sénateur n’a pas dissimulé son indignation. «C’est bien dommage, on discute du cinéma et de l’environnement alors que la société est en ébullition», a-t-il déploré. Ce sénateur n’était pas le seul à avoir exprimé son désarroi. D’autres sénateurs trouvent qu’il n’est pas normal que des institutions de l’Etat qui représentent les citoyens ne s’impliquent pas dans le règlement des problèmes de la société entre autres la jeunesse.
    En attendant la clôture de la session, le Parlement tente de meubler son agenda par des activités qui n’ont aucun rapport avec la brulante actualité. Il s’agit d’un séminaire international sur les parlements nationaux et régionaux qui se tiendra aujourd’hui et demain à la résidence El Mithak. Un autre séminaire sur la formation militaire est également prévu la semaine prochaine. Outre ces deux séminaires, l’APN a programmé une séance de questions orales pour après-demain. Du côté Sénat, l’examen, le menu est dérisoire.
    Le projet de loi sur le règlement budgétaire de 2008 est le seul chantier prévu avant la clôture. «Mis à part le projet de règlement budgétaire, nous n’avons aucune autre activité», a déclaré hier, le responsable de communication au sein de la chambre haute. Alors que le tableau s’annonce bien sombre sur le front social, le Parlement semble être complètement déconnecté de la réalité. Les immolations, les harraga, les grèves et les pénuries sont autant de maux qui gangrènent le quotidien des Algériens. S’ajoute à cela, la vieille crise du logement et de l’emploi.

    Nadia BENAKLI