La soupe Obama
Obama veut faire oublier son veto sur la colonisation en envoyant la douce et tendre Hillary au Conseil les Droits de l’Homme de Genève pour défendre la liberté des peuples, à l’heure des révolutions arabes. Sinistre plaisanterie du VRP des grands groupes d’armement US.
Obama a besoin d’être réélu et c’est à portée de main. Les leaders du Parti Republicain, rendus hystériques parce qu’une famille black vit à la Maison Blanche, ont choisi une leader moisie, Sarah Palin, qui signale ses adversaires par des cibles. Sarah Palin a pour principe d’action « toujours plus de surenchères » car elle est morte de trouille de se faire doubler à Droite par les allumés du Tea-Party. Une fin de cycle.
Obama est plus raisonnable. Il a fait un truc qui s’est appelé le discours du Caire. Il a ensuite fait un autre truc qui s’appelait le refus de serrer la main devant la télé à Netanyahou, quand il s’agissait d’imposer le gel de la colonisation comme préalable à des pourparlers de « paix ».
Ce fut grandiose,… mais ça n’a pas tenu plus de trois mois.
Le dos au mur après l’éjection de Moubarak, les dirigeants Palestiniens ont convaincu les gouvernements arabes en sursis de soutenir devant l’ONU une résolution condamnant la colonisation. C'est-à-dire soutenant le point de vue de Barak Obama du mois de septembre. C’est-à-dire réaffirmant les principes de base de la IV° Convention de Genève de 1949 : l’occupant est simple administrateur, et ne peut s’approprier les terres. C’est-à-dire respectant l’article 8, 2, b, viii du statut de Rome instituant la Cour Pénale Internationale, qui sanctionne comme crime de guerre « le transfert, direct ou indirect, par une puissance occupante d’une partie de sa population civile, dans le territoire qu’elle occupe, ou la déportation ou le transfert à l’intérieur ou hors du territoire occupé de la totalité ou d’une partie de la population de ce territoire ».
C’est la même règle qui a été retenue par la Cour Internationale de Justice dans l’affaire du mur, avec l’avis du 9 juillet 2004, ou la Cour de Justice de l’Union européenne dans l’affaire Brita le 25 février 2010.
Le droit est compliqué, certes, et le droit international l’est plus encore, certes derechef. Mais cette donnée là est simple : un Etat a des frontières, pour ce qui est d’Israël celles reconnues lors de son entrée à l’ONU en 1949, et aucun Etat n’a le droit de s’approprier par la force armée les terres de son voisin. Les guerres de conquête, c’était bon pour le Moyen-âge ou pour le cinglé Bonaparte, mais c’est fini.
Tu piges, Barak ?
Barak pige, mais il n’oublie pas le nom mélodieux des grands groupes qui ont financé sa campagne, dégommant les Clinton, et qui financeront la suivante s’il se montre bien gentil.
D’où le veto sur la résolution palestinienne défendu par une Susan Rice liquide, voire gazeuse. Barak défend donc la colonisation : la franchise fait du bien.
Deux jours après, alors la Libye est en guerre de libération, Barak nous balance une déclaration de presse affirmant les valeurs des Etats-Unis d’Amérique au service des Libyens. De l’imposture.
J’enrage de voir ces impérialistes génétiques encore sur le haut de la vague, mais leur victoire est celle du vide.
L’Europe n’existe pas avec ses trois présidents et son impayable ministre des affaires étrangères. Zéro. La Russie passe son temps à monter des plans contre les populations du Caucase et à gérer sa dette. Zéro. La Chine : moins un. L’Amérique du Sud : un jour peut-être.
OKi, le grand vainqueur est celui qui finançait les dictateurs et qui est disponible pour financer les révolutions. Les Etats-Unis gagnent parce qu’ils sont les seuls. La France, pivot d’Europe, pouvait faire quelque chose dans le monde arabe tant qu’elle était hors du commandement militaire de l’OTAN. Ca aussi a été soldé.
C’est dire que cette victoire US est bien faible. Dans cette période de feu, les peuples n’ont pas d’alternative, mais c’est un amour par dépit, et son temps est compté.
Une dernière chose pour Barak, le grand ami des libertés et des valeurs : pourquoi ne pas ratifier le Traité de Rome instituant la Cour Pénale Internationale qui avait été signé par Clinton ? Est-ce parce que la Cour ne défendrait pas les libertés ou les valeurs, ou par peur, raisonnée, de devenir le premier justiciable ?
Bandit…