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dévaluation

  • c'est le peuple algerien qui sera touché le plus

    Les entreprises étrangères touchées

    La Banque d’Algérie a dévalué encore une fois la valeur du dinar par rapport aux principales devises.
    L’euro, le dollar et la livre anglaise ont gagné, depuis ce jeudi, deux dinars de plus au change. Bien que les importateurs algériens soient quelque peu agacés par ces pertes de change, leur angoisse est bien moindre par rapport à celle des gestionnaires des entreprises étrangères qui activent en Algérie. En cette période de l’année, toutes les entreprises étrangères ont bouclé l’année fiscale 2011 et s’apprêtent à transférer leurs bénéfices vers leurs pays de domiciliation. Avec la dévaluation du dinar, ces bénéfices ont été touchés de plein fouet.

  • DES LOIS MACHIAVELIQUES

    Dévaluation du Dinar

    Un artifice pour freiner les importations

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    La Banque d’Algérie vient de procéder à une nouvelle dévaluation du dinar. Passée en catimini, celle-ci pourrait sérieusement affecter les activités de nombreux opérateurs économiques.

    L’atelier, organisé hier à Alger par le Forum des chefs d’entreprises, a permis de faire la lumière sur certaines motivations de cette décision. Le président du FCE, Réda Hamiani, a ainsi expliqué que la Banque centrale a procédé il y a une quinzaine de jours à un relèvement du taux de parité avec la devise européenne de telle sorte qu’aujourd’hui
    1 euro vaut 107 DA, selon le taux de change officiel.
    Une mesure qui aurait pu être mise au crédit de la gestion courante du taux de change. Toutefois, M. Hamiani a mis en avant le fait que cette mesure a été prise au moment où l’euro perdait 10 à 15% de sa valeur face au dollar, ce qui a induit une dévaluation brutale et double du dinar face au dollar et à l’euro.

    Le patron du FCE s’est interrogé dans ce sens sur les motivations économiques d’une telle décision et n’en trouve pas d’ailleurs. D’autant plus qu’elle pénalise fortement les opérateurs économiques et alourdit leurs coûts de production vu les pertes des changes à accuser, notamment lors de l’acquisition de leurs intrants et équipements. L’une des explications avancées par le président du FCE est le recours des autorités à un procédé purement monétariste pour freiner les importations dans un contexte où celles-ci pourraient s’envoler encore à la faveur de «généreuses» augmentations de salaires sans contrepartie productive et le versement d’importants rappels aux travailleurs du secteur public. Une solution de facilité de plus afin de stopper la dérive des importations.

    En vain. Puisque malgré l’instauration du credoc, celles-ci sont proches du seuil psychologique des 50 milliards de dollars. Une dérive qui ne peut s’expliquer que par l’augmentation des besoins des Algériens sans que la production locale puisse les satisfaire. La mesure prise par la Banque d’Algérie est antiéconomique autant qu’elle reflète l’incohérence des politiques économiques initiées depuis une décade. Lesquelles politiques accordent au final, selon les représentants du FCE intervenus hier, plus d’avantages aux activités commerciales qu’à la production de biens et services.

    Une situation née de l’opacité des notions d’investissement et de partenariat ainsi que de la contradiction des fondements doctrinaux entre le code de l’investissement dans sa mouture originelle de 2001 et les additifs qui sont venus s’y greffer au fil des lois de finances. La règle des 51/49 a été dans ce sens vertement critiquée par les intervenants du FCE dans le sens où celle-ci est l’expression de la plus grande contradiction doctrinale de l’actuel code de l’investissement.
    De même que la soumission de certains projets éligibles aux régimes dérogatoires d’avantages de l’ANDI à l’examen préalable du CNI est le fruit de cette même contradiction qui oppose liberté d’initiative à la notion d’autorisation. La règle incriminée oppose également l’obligation de protection des investisseurs à la rétroactivité des dispositions de la LFC 2009 qui affecte les opérateurs installés antérieurement en Algérie.


    L’Algérie n’a attiré que des aventuriers

     

    Cette même règle dénote aussi la confusion dans la définition même de l’investissement laquelle permet à de nombreux commerçants étrangers de travailler en Algérie dans le commerce de gros et de détail sans pour autant être affectés par les nouvelles dispositions réglementaires.
    Les correctifs apportés au code de l’investissement depuis 2006 reflètent surtout la proéminence des aspects purement juridiques et administratifs des politiques de promotion de l’investissement, au lieu de s’attacher à l’intérêt économique, stratégique et à la création de la valeur ajoutée. Dans ce sens, le FCE plaide pour la mise en place d’un système d’admission basé sur la convention négociée, la clarification des conditions d’éligibilité aux avantages de l’ANDI, ainsi que le renforcement des mesures d’encadrement sectorielles.

    Cela permettrait, selon les intervenants, de favoriser l’investissement, le partenariat, les délocalisations sans pour autant rééditer les scénarios «Djezzy». De l’avis même de Réda Hamiani, l’ouverture telle qu’elle a été opérée durant la dernière décade n’a permis en fait qu’à attirer «les aventuriers, les voyous et les gros commerçants». Chose qui pourrait expliquer, pour lui, le resserrement de la réglementation qui s’en est suivie.
    Le patron des patrons a cependant ajouté que cela a été fait à tâtons en réponse à certains opérateurs comme Djezzy ou Lafarge. Il avoue dans ce sens que les lois de finances complémentaires sont une arme redoutable aux mains des pouvoirs publics, dans la mesure où elles leur permettent d’apporter d’importants correctifs à la loi sans pour autant laisser le temps d’examiner la cohérence de ceux-ci avec l’esprit de la loi ni ses conséquences sur l’activité économique.

     

    Melissa Roumadi