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de protestation;en trois mois

  • L’Algérie a enregistré plus de 330 mouvements de protestation en trois mois

     
     
     

    Le président Abdelaziz Bouteflika prononcera, ce vendredi soir, un discours à la Nation. C’est à un pays en colère secoué par une révolte sociale sans précédent que le chef de l’État va parler. Selon un décompte réalisé par TSA, le pays a enregistré au moins 330 actions et mouvements de protestation en trois mois, entre le 15 janvier et le 15 avril. Le pic a été atteint en mars, avec plus de 150 actions menées à travers le territoire national. Ce décompte ne tient pas compte des manifestations à caractère politique.

    Des étudiants aux salariés de Sonatrach, en passant par les chômeurs, les enseignants et les médecins ou encore les greffiers et les gardes communaux, de nombreuses catégories de la population participent à ce mouvement de protestation sans précédent. Les méthodes utilisées vont du débrayage à la tentative d’immolation en passant par la fermeture des routes nationales ou des APC. L’expression est restée majoritairement pacifique : le nombre d’émeutes enregistré est faible durant cette période.
     
    Les revendications portent essentiellement sur l’emploi, le logement, la hausse des salaires ou la définition d’un statut. Mais cette protestation sociale semble constituer la manifestation d’une crise politique majeure qui secoue le pays depuis quelques années et qui s’est accentuée avec les récentes révoltes démocratiques dans le monde arabe. Les multiples promesses du gouvernement en matière d’emploi, de logement et d’amélioration des conditions de vie des citoyens ne produisent que peu d’impact sur la population, accentuant le discrédit du pouvoir. Pourtant, le gouvernement a ouvert les vannes pour satisfaire les contestataires, notamment en ce qui concerne les revendications sont salariales.
     
    Ce vendredi soir, Abdelaziz Bouteflika, qui va s’adresser directement aux Algériens pour la première fois depuis plusieurs années, sait qu’il est attendu sur le fond de la crise qui secoue l’Algérie, à savoir le volet politique. Si l’annonce de « réformes politiques » semble acquise, elle risque de ne pas être suffisante. L’Algérie a perdu trop de temps ces 20 dernières années, entre lutte contre le terrorisme et luttes au sommet pour des considérations de pouvoir. La composante temps est essentielle dans ce qui sera annoncé ce soir. Faire des réformes, oui. Mais il est important de les faire rapidement. Avant 2012 de préférence.