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  • Que voulais-tu donc nous dire Boudiaf ?

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    Nacer ! Sachez que 18 ans après son lâche assassinat, l'Algérie le pleure toujours. Votre père est notre père à tous ! Il y a un an j'avais rédigé un petit hommage que je retranscris ci après: Boudiaf ! 17 ans après, nous te pleurons toujours…..en silence. Dix sept ans ! 17 ans déjà depuis cet instant maudit où une crapule embusquée aux ordres de ses maîtres, ces lâches qui écrivent l’histoire à l'encre de rivières de sang, a mis fin à ta vie, emportant, dans ce geste ignoble, tant de rêves et d’espoirs qu’en quelques mois tu as su redonner à ton peuple désabusé par des charognards aux commandes depuis 1962. Dix sept ans, et cette interrogation qui ne cesse de hanter mon esprit, depuis cette phrase inachevée «En quoi donc les pays développés nous dépassent-ils ? Ils nous dépassent d’une chose, la science, «oua el-Islam »….. » Que les balles assassines sorties d’un engin que le génie de cette science a crée et que des mains d’imbéciles ont utilisé pour couper court à ton discours. Ce paradoxe entre le génie créateur et l’imbécile destructeur est là pour mieux narguer tout le sens que tu réservais à ton message, avec cette question qui me hante chaque jour depuis ton exécution: Que voulais-tu donc nous dire Boudiaf ? Quelle suite sensée donner à ta phrase ? -Oua El-Islam bi takthir, yehdi illa etaekhir (Un islam excessif ne peut que prendre des aspects régressifs) ? -Oua El-Islam fi yadi essanafir yehdi ila erroudjouu takafir (l’Islam, entre les mains de ces Schtroumpfs, n’inspirera que refus et négation, à notre grand dam) ? -Oua El-Islam laïssa dhad El-iîlam (Mais l’Islam n’est pas contraire au savoir) ? -….. Autant de réponses naïves qui pourraient constituer le chaînon manquant au puzzle de ce message de tolérance que tu as su répandre en quelques discours dans la langue que tout le monde comprenait. Celle de nos racines ancestrales que ces illuminés aux commandes s’échinent, depuis un demi-siècle, à remplacer par un arabe nucléaire que personne ne saisit, comme pour mieux nous convaincre de l’attribut divin de leur pouvoir et perpétuer ainsi le décalage entre leur savoir et notre ignorance pour nous asservir, nous piller, et nous violer sans état d’âme, avec notre propre bénédiction, nous imposent-ils de croire. Repose en paix Boudiaf ! 17 ans après, l’Algérie te pleure en silence. Car te pleurer au grand jour nous est interdit par nos maîtres. Ils verraient là une offense à leur illégitimité congénitale. L’Algérie est orpheline depuis ce jour maudit d'un certain 29 juin 1992, mais ton message restera à jamais gravé dans la mémoire collective de ce peuple qui te chérissait tant. Nos traditions orales sauront le perpétuer et le sauvegarder jusqu’au jour où, en ton nom, nous retrouverons notre dignité perdue… ...Le jour où couleront de nouveau dans nos veines asséchées les gènes de ces "r'djels", de ces "Irgazens" qui ont libéré la terre d'Algérie, mais que des salopards ont confisqué.