Des révolutionnaires du devoir aux révolutionnaires de la mangeoire
Invité par la chaîne de TV Ennahar à donner ses impressions et dire ce qu’il compte faire en faveur des jeunes chômeurs à la proclamation des résultats du vote donnant le FLN grand vainqueur, à la surprise générale, Belkhadem parlait ainsi :
«Je ne dispose pas de la bague de Salomon pour changer leur condition de miséreux. D’ailleurs, Dieu avec toute sa puissance et qui peut sur une parole tout transformer : «soit et il en sera n’a rien fait et a voulu qu’il en soit ainsi. Et moi un mortel, vous voulez que je change leur situation. Oui, Dieu a créé des riches et des pauvres. Et s’il a voulu qu’il en soit ainsi. C’est lui qui le veut. Il a créé des pauvres pour les tester et voir leur comportement.» Des propos en décalage avec la réalité et l’héritage de la République démocratique et sociale du FLN mythique. Non, monsieur le secrétaire du FLN, ce n’est pas Dieu qui a voulu qu’il en soit ainsi. C’est votre système de gestion des richesses du peuple basé sur le laxisme, le clanisme, le régionalisme et l’absence de rigueur et de responsabilité… qui a engendré tous les maux qui habitent l’administration en particulier corruption, détournement, prêts non remboursés qui en sont la cause. L’abus des biens du peuple en toute impunité. Le FLN n’est à personne en particulier mais il est à tous. A tous les Algériens et encore plus aux militants (tout le peuple en Algérie et en France de toutes les catégories et âges confondues) de la cause de l’indépendance que nous fûmes. Tous nous avions participé d’une manière ou d’une autre à ce combat. Des plus jeunes aux plus âgés. Et Dieu sait que chez les gens de l’époque, les dominés par le système colonial, le mercantilisme, l’arrogance, l’autosuffisance étaient un vice et le plus grand nombre était vertueux. Tous, dans un même élan, poussaient avec le FLN contre les Français. Les derniers oppresseurs des Algériens, pour leur libération de trois mille ans de colonisation ininterrompue. Les Phéniciens sont les premiers du cycle à s’y installer en 1 200 avant Jésus-Christ, les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs suivront après. En 1962, le FLN (de Ben Bella, Aït Ahmed, Didouche, Ben M’hidi, Bitat, Boudiaf, Krim, Ben Boulaïd) libère l’Algérie de trois mille ans de colonisation et non de cent trente-deux ans (132) (?) On veut encore (esprit colonialiste) entretenir l’amnésie pour tromper le peuple et reproduire sa division. Ces héros légendaires doivent avoir leurs statuts à l’échelle 2 au moins de leur grandeur exposées dans les places publiques de toutes les communes d’Algérie ayant exécuté l’ordre d’insurrection de Novembre 1954. Ils méritent bien cette reconnaissance, monsieur le président, monsieur le ministre de la Culture, monsieur le secrétaire du FLN. Monsieur le secrétaire de l’OM. Les neuf héros méritent bien ça. C’est le moins qu’on puisse faire pour lever toute ambiguïté — pour toujours — sur les pères fondateurs du FLN, parti libérateur de l’Algérie en 1962. Ceux qui sont intéressés par la matérialisation de cette idée sont invités à entrer en contact avec l’association culturelle «Status des héros de l’indépendance de l’Algérie» à l’adresse électronique suivante. wafiaalgerie@yahoo.fr
Il y a 22 200 000 Berbères en Algérie
Unis comme ils n’ont jamais été auparavant derrière le FLN, combattant (Monsieur N. Boukrouh, journaliste écrivain, a fait un exposé d’une valeur inestimable par les éclairages qu’il fournit sur les causes lointaines des malentendus du présent des Algériens (à consulter dans le journal Le Soir d’Algérie du dimanche 3 mai 2012). «Révolutionnaires» de la mangeoire autoproclamés héritiers du FLN ont pris le flambeau pour, en fin de compte, ressusciter les démons du passé de colonisé. Leur stratégie, étouffer toute volonté émancipatrice des autochtones en usant des arguments en usage dans l’ancien temps chantés par les retournés contre quelques avantages. Pour les Phéniciens, les ancêtres des autochtones sont phéniciens et la culture et la langue ne peuvent être autres. Pour les Romains, idem. Pour les Vandales, idem. Pour les Byzantins, idem. Pour les Arabes, idem. Pour les Turcs, idem. Pour les Français, idem, nos ancêtres les Gaulois. La raison du plus fort est toujours la meilleure… Et ils ne nous y prendraient plus au jeu du colonisé avec le colonisateur. «Notre destin est entre nos mains, écrivons quelques bonnes pages de notre histoire qui commence comme nation dans le concert des nations.» L’acte n°1, si on veut devenir une nation respectable, c’est de réhabiliter la langue et la culture berbères. Il faut les sortir du ghetto et arrêter leur marginalisation entamée avec les Phéniciens et reconduite par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs, les Français. Il faut promouvoir cette langue au rang qui est naturellement le sien : langue officielle pour l’unité plus large du Maghreb. Sortons-la du ghetto L’Inde par exemple compte 15 langues officielles outre l’anglais, langue de civilisation. La Suisse a quatre langues officielles. Les communautés par ordre d’importance à l’arrivée des Français selon André Savelli, professeur agrégé d’histoire : Berbères : 600 000, Arabes : 300 000, Turco-algériens : 100 000. Au total 1000 000. En 1962, 10 000 000. Soit une augmentation de 1 000%. Actuellement, la population algérienne est de 37 000 000. Soit une augmentation de 3 700%. Berbères : 600 000x3 700%=22 200 000. Arabes : 300 000x3 700%=11 100 000. Turco-algériens : 100 000x3 700%= 3 700 000. On dit chez nous pourquoi on s’aime. C’est parce qu’on se comprend. Et comment on se comprend, c’est parce que nous dialoguons.
Al Jazeera : la passerelle vers le khalifat
Pour rayonner, il faut des rapports apaisés entre tous. Il faut respect et considération chacun à sa juste valeur. Qu’aucune communauté ne se sente frustrée par d’autres qu’elle verra alors comme la cause de son malheur et par conséquent l’ennemi. Il faut que ces communautés, comme au temps du FLN de Ben Bella & Cie, tournent leur regard vers l’intérieur du pays, du reste assez vaste, et n’écouter que ce qui se dit à l’ONU pour les affaires extérieures. L’unité n’a de sens que si les conditions de sa réalisation sont réunies. Pour réaliser l’unité arabe, il faut une mise à niveau politique, économique, culturelle et sociale. Il faut une certaine harmonisation dans tous ces domaines. Et en cas d’une volonté sincère d’unité et non d’une volonté de puissance dominatrice, il faut agir sur l’homogénéisation des conditions fondatrices de l’unité. En ce moment, il se trame des choses pas orthodoxes par ceux qui pensent que tout est possible avec l’argent. Des riches par la rente pétrolière pensent que même le rêve de grandeur se réalise par l’argent disponible à profusion dans leurs caisses. C’est cela le printemps arabe. Il est motivé par la volonté de puissance de gens à l’étroit à l’intérieur de leurs petites frontières (la grenouille et le bœuf de J. De La Fontaine). Leurs puissances audiovisuelles pour allumer le feu et l’attiser sont en alerte rouge et toutes voiles dehors (Al Jazeera est à qui d’autre que le CCG). C’est celui-là-même qui rêve de khalifat : une vision très passéiste, très rétrograde et très réductrice de la valeur humaine.
Les chefs de l’ANP sont des héros ayant empêché la vente en gros du pays
La stratégie est simple et simpliste. Organiser des mouvements islamistes locaux et les aider à s’emparer du pouvoir. Une fois le pouvoir entre leurs mains, il faut attendre la seconde étape qui consiste à les fédérer au pouvoir centrale du khalifat. Abbassi et consorts ont agi dans ce cadre et voulu entraîner l’Algérie dans ce piège. C’est pourquoi avec la levée du voile, l’ANP, digne héritière de l’ALN, et ses chefs sont des héros ayant empêché la vente en gros du pays. L’ANP a sauvé l’Algérie d’une dérive mortelle. A ce titre, ses chefs méritent une reconnaissance officielle de l’Algérie. Il doit être mis fin à la loi sur la concorde par un appel solennel aux chefs terroristes s’ils existent pour négocier si leurs revendications portent sur des droits, tous les droits constitutionnels. Si l’action cadre avec le projet de khalifat, il faut les combattre comme les ennemis de l’Algérie et demander à leurs commanditaires identifiés les indemnisations contre le préjudice causé au pays. Le peuple, qui commence à entrevoir le jeu malsain qui vise seulement les dictateurs pour les remplacer par d’autres dictateurs islamistes, a compris. Comme il a compris le piège de l’Azawed aux frontières qui s’étendent à la limite du désert et qui visent le démembrement de l’Algérie en la dépossédant du Sahara. L’ANP doit agir vite aux côtés des Maliens. Le nationalisme des autres n’est pas aussi avéré que le nationalisme du FLN. D’ailleurs, un chef d’Aqmi au Sahel n’a pas caché cela en renvoyant les négociateurs de la rançon des otages français à leur chef qui n’est autre que Dhaouahri. Rien que ça. Dans l’organigramme d’Al-Qaïda, Aqmi est une subordonnée. Le FLN a beaucoup de défauts mais il présente une qualité essentielle, sa jalousie de l’indépendance acquise avec un torrent de sang. L’Algérie, qui a souffert dans un passé récent de trois millénaires de colonisation, a juré qu’on ne l’y prendrait plus à ce jeu. Almagharibia peut encore, à partir de London, chanter chaque soir la messe de minuit.
Le citoyen M. Bouchouit