Par : Outoudert Abrous
Elle demeure une force pure, en ce sens qu’elle n’a ni côtoyé ni louvoyé avec le pouvoir. Son énergie et son dynamisme sont au-dessus des mêlées politiciennes.
S’il y a une frange de la population qui ne lâche pas prise et reste mobilisée, c’est bien celle des étudiants. Pour le moment, leurs revendications restent circonscrites à la prise en charge de leur cursus que vient de perturber un texte anachronique. Même abrogé, ce dernier a fait remonter à la surface la mal-vie de cette population qui court après un diplôme, même si, en fin de parcours, elle sait que les horizons sont bouchés.
Ce qui est primordial, c’est que cette revendication puisse arriver à une prise de conscience politique pour demander sa place au soleil.
Au jour d’aujourd’hui, elle a, à son actif, tous les atouts pour pousser et amener le changement. D’abord, elle demeure une force pure, en ce sens qu’elle n’a ni côtoyé ni louvoyé avec le pouvoir. Son énergie et son dynamisme sont au-dessus des mêlées politiciennes, son encadrement n’obéit à aucun clan ni directive et son action est spontanée. Autant d’avantages qui mettent en avant cette force vive, marginalisée jusqu’à l’ostracisme. Auparavant, l’issue de secours restait la harga, mais depuis les révolutions de Tunis et du Caire, les jeunes ont compris que tout est possible et qu’il y a un autre choix : être des citoyens à part entière et participer à la transition dans la gouvernance.
Leurs armes que les plus âgés qu’eux n’ont pas, facebook, twitter…, sont beaucoup plus efficaces que les procès-verbaux de réunions de partis, votés à main levée.
Pour le moment, les étudiants battent le pavé de leurs campus et devant le siège de leur tutelle, mais gare au jour où ils décideront de se répandre comme une traînée de poudre. Sans emploi, sans famille à charge, ils n’auront rien à perdre mais tout à gagner, ils seront alors en mesure de prendre le gouvernail du pays.
L’autre atout et non des moindres, c’est qu’ils auront la sympathie de tous les Algériens qui sont, dans tous les cas de figure, un parent dans l’absolu… Sauf ceux qui ne sont pas concernés car leurs rejetons n’ont jamais fréquenté les amphis lugubres de l’université algérienne.