Le spectre de l’islamisme étant encore là, comme en témoigne ce retour rapide sur la scène médiatique de Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, interdit en Tunisie, qui n’a pas raté l’occasion de se faire rappeler aux bons souvenirs des Tunisiens.
Outre le volet sécuritaire qui pose un sérieux problème aux nouveaux dirigeants de la Tunisie post-Ben Ali, c’est l’avenir politique du pays qui est au centre des préoccupations des Tunisiens car, maintenant, tout peut arriver après cette subite vacance du pouvoir. Dans ce climat de chaos, les opportunistes ne rateront certainement pas l’occasion pour se replacer. La vigilance semble être de mise pour leur barrer la route en ces moments difficiles où le peuple tunisien meurtri, mais encore sous l’effet de l’euphorie de sa victoire sur le régime de Ben Ali, risque de se faire embobiner par les récupérateurs. Le spectre de l’islamisme étant encore là, comme en témoigne ce retour rapide sur la scène médiatique de Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien, Ennahdha, interdit en Tunisie, qui n’a pas raté l’occasion de se faire rappeler aux bons souvenirs des Tunisiens. Il a d’ores et déjà annoncé sa prochaine arrivée à Tunis.
Néanmoins, le déroulement hier de la réunion des représentants des partis politiques et de la société civile pour désigner les personnalités chargées de conduire le processus de transition jusqu'aux élections, prévues dans un délai de 60 jours, donne une idée sur les intentions des pouvoirs publics. En effet, l’exclusion du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) de Hamma Hammami, qui est également interdit, et des islamistes d’Ennahdha de Rached Ghannouchi, vivant en exil à Londres, de ce rendez-vous, laisse supposer que des garde-fous ont été mis en place. Ainsi, même si on laisse entendre que la porte est ouverte à tous pour participer au renouveau politique de la Tunisie, le portail n’est pas béant et sans contrôle.
Le filtre est apparemment bel et bien là pour barrer le chemin du pouvoir aux opportunistes en tout genre, “pour jeter les bases d'un véritable processus démocratique et tourner la page d'un système qui a échoué”, tel est le but recherché de ces consultations politiques.