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  • Global et local

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    Pendant que Yacine Zaïd et les policiers de Ouargla accusent le DRS d’avoir été à l’origine de son interpellation, son agression et son incarcération, Farouk Ksentini accuse les responsables locaux d’une «maladresse» de fonctionnaires qui «assurent mal leur fonction». Pourquoi pas. Mais au-delà de la propre maladresse de l’avocat du régime, dont on ne sait toujours pas s’il assure sa fonction (il n’a jamais voulu vraiment s’étendre sur la non-indépendance de la justice, décidée à Alger, et sur l’asservissement de la police à des tâches politiques de répression, dessiné aussi à Alger), on aura bien compris dans ce scénario où tout le monde s’accuse que le DRS n’a rien dit. Et ne dira rien. Le DRS n’accuse pas, il opère.
    La justice n’enquête pas, elle obéit. La police n’arrête pas,
    elle ramasse.

    Ce face-à-face de versions entre le responsable officiel des droits de l’homme, nommé par le Président, invoquant des spécificités locales, et un militant des droits de l’homme, élu nulle part, évoquant une stratégie globale, ressemble tout simplement au face-à-face entre un responsable officiel d’un secteur et un simple élément qui vit ce secteur. Bien sûr, condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir été frappé par un policier, le verdict à l’encontre de Yacine Zaïd peut paraître généreux puisqu’il aurait pu mourir, être battu à mort ou condamné à mort, ce qui n’est pas forcément la même chose.
    Mais il faut quand même situer le contexte ; Chadli avait tenté de réduire l’énorme influence de la Sécurité militaire sur la vie politique, économique et sociale. Il est mort il y a cinq jours et le DRS, bon enfant de la SM, a survécu. Mais Yacine Zaïd aussi est vivant. Et sincèrement, avec un peu de bon sens, entre soutenir Farouk Ksentini et Yacine Zaïd, il n’y a vraiment pas photo. Prompt rétablissement à Zaïd et bonne retraite à Ksentini.
    Un jour, il faut bien arrêter de faire semblant.

     

    Chawki Amari