L'Algérie ne rappellera pas son ambassadeur en Syrie
Jusqu'à ce week-end, l'Algérie faisait partie des soutiens syriens au sein de la Ligue arabe. En votant pour l'exclusion de ce pays, elle ne voulait sans doute pas se voir accusée encore une fois de soutien à un régime qui tire sur son peuple.
Néanmoins, l'Algérie ne rappellera pas son ambassadeur en Syrie, a déclaré dimanche à Alger le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, au lendemain de la décision de la Ligue arabe de suspendre temporairement la Libye en raison de la répression dans le sang des manifestations.
En marge d'une rencontre avec son homologue égyptien Mohamed Kamel Amr, M. Medelci a indiqué: "Il n'est pas question pour l'Algérie de mettre en oeuvre la disposition de la Ligue arabe, qui permet d'ailleurs à chaque pays de prendre sa décision de manière souveraine".
Malgré les volte-face de Bachar Al Assad et la poursuite de la répression Mourad Medelci croit encore possible à une réforme du régime. "Bien au contraire", a-t-il poursuivi, "plus que jamais le moment est aujourd'hui au renforcement de la relation avec le gouvernement syrien pour mettre en oeuvre plus concrètement encore le plan que nous avons adopté le 2 novembre dernier au niveau de la Ligue arabe".
L'Algérie fait partie du comité interministériel chargé du suivi de la crise syrienne. Samedi, la Ligue arabe a décidé de suspendre la Syrie de ses instances si le régime de Bachar Al-Assad n'appliquait pas, dans un délai de quatre jours, le plan arabe de sortie de crise conclu il y a une dizaine jours. Plusieurs représentations diplomatiques arabes et occidentales ont été attaquées par les sbires du régime. Donc celles de l'Arabie saoudite, de France, de Turquie et du Qatar. Des pays qui se sont particulièrement montrés très fermes avec Bachar Al Assad.
Yacine K./AP