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  • Vers la paralysie des hôpitaux

     

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    zoom | © Photo : H. Lyès/Archives
     
     

    Les corps communs de la santé enchaînent les débrayages cycliques depuis des semaines. Les paramédicaux entament leur deuxième semaine de grève illimitée.

    Les syndicats de la santé battent le rappel des troupes. Les blouses blanches renouent avec la protesta par une grève qui commence dès demain. Alors que les corps communs de la santé enchaînent les grèves cycliques depuis des semaines et que les paramédicaux entament leur deuxième semaine de débrayage illimité, quatre autres syndicats, réunis autour de l’Intersyndicale des professionnels de la santé, annoncent un arrêt de travail de trois jours renouvelable à partir de demain.

    Médecins spécialistes, généralistes, dentistes, psychologues, enseignants paramédicaux, paramédicaux, autant de professionnels de la santé unis dans la colère. La paralysie est assurée. Les syndicalistes n’ont pas manqué d’énumérer, dans une conférence de presse tenue hier à Alger, les constats d’échec et les raisons de leur indignation face à la crise qui secoue le secteur. «Nous quand on tombe malade, c’est ici qu’on se soigne !», tranche le docteur Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). «Le Président a été transféré au Val-de-Grâce par manque de moyens, la Présidence l’a officiellement déclaré. N’est-ce pas un cuisant aveu d’échec ?» remarque Khaled Keddad, président du Syndicat national des psychologues (Snapsy). «Avec ou sans grève, l’état de notre système de santé est déplorable et ce n’est pas normal», réplique pour sa part le Dr Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). «La classe politique ne se soucie pas du malade algérien, entrer encore une fois en grève est le seul moyen de se battre pour de meilleures conditions de travail, un statut et une prise en charge sérieuse», souligne Anouar Derris, président du Syndicat des enseignants paramédicaux. Le ton est donné et la colère gronde.
    Les revendications – les mêmes depuis deux années – attendent l’amendement du décret exécutif n°09-393 du 24 novembre 2009 portant statut particulier des praticiens médicaux et l’amélioration des conditions de travail, entre autres.


    Ziari et Sellal pointés du doigt


    Face au «mépris affiché» par la tutelle, la grève s’impose. «Huit mois après le changement du gouvernement, nous avons respecté toutes les étapes, nous avons tenté la négociation mais nous sommes forcés de revenir à la protestation», expliquent les syndicalistes. Ils avaient en effet beaucoup misé sur le changement de gouvernement : le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait instruit, le 31 janvier dernier, le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, d’ouvrir le dialogue avec les syndicats. Ce dernier les a reçus le 12 février 2013 et s’est montré «très rassurant», précisent-ils, avant de se raviser le 17 avril dernier à travers un communiqué officiel où il annonçait que «la prise en charge de leurs revendications ne relevait pas de ses compétences». Depuis, la colère et l’incompréhension redoublent. Les blouses blanches n’ont plus peur des mots : «On en a marre et on ne reculera devant rien, pas même les pressions, les intimidations par le biais de la justice ni les ponctions sur salaire.» Le système de santé est ainsi décrié à tous les niveaux et les deux ministres sont sévèrement montrés du doigt. «Système de l’urgence, absence de volonté politique, indifférence face au malade algérien…»

    Pour le docteur Yousfi, le message est clair, «la santé n’est pas une priorité pour le gouvernement algérien». Pour lui, les instructions de Sellal, les promesses et revirements de Ziari sont autant de provocations. La radicalisation du mouvement va de soi. L’Intersyndicale annonce d’ailleurs un rassemblement, le 8 mai à 11h, devant le ministère de la Santé pour afficher la vive colère qui traverse les blouses blanches. Une colère semble-t-il, de plus en plus partagée par la population, excédée de voir les dignitaires du régime transférés avec une étonnante facilité à l’étranger pour leurs soins pendant que les cancéreux et biens d’autres malades meurent dans l’indifférence faute de traitement. Une trentaine de personnes ont d’ailleurs tenu à marquer le coup en manifestant à l’entrée du CPMC de l’hôpital Mustapha, hier, suite à un appel lancé sur facebook. Ils se sont donné le droit de s’indigner contre la mauvaise prise en charge du malade algérien et plus spécifiquement du cancéreux. Leur leitmotiv : «Val-de-Grâce pour tous», en écho à l’hospitalisation du président Bouteflika dans cet hôpital militaire français, il y a tout juste une semaine...

    Fella Bouredji
  • Les hôpitaux français réclament 20 millions d’euros à l'Algérie

     

    On peut construire 5 hopitaux moderne en Algérie avec les 20 millions d’euros !!

    Par Le Matin DZ |

     

     

     

    Des hôpitaux algériens mal gérés, pour ne pas dire moribonds, des dirigeants qui préfèrent se soigner à l'étranger, particulièrement en France. Ce qui fait exploser les coûts. Et susciter des colères, certes contenues, sur ce deux poids deux mesures.

     

    Bouteflika s'est plusieurs fois soigné à l'étranger.

     

    Dans la médecine comme dans la géographie politique : il y a les Algériens utiles pour lesquels on dépense sans compter, et les autres, le lumpen proletariat, sommé de se contenter de ce qu'on daigner lui concéder.

     

    Au moment où les malades de cancer pour ne citer que cet exemple, ont tout le mal du monde pour être suivi et soigné dans nos hopitaux, nos responsables au sommet de l'Etat, n'hésitent pas à aller se faire soigner dans les cliniques suisses, ou françaises. La pratique n'est pas nouvelle, elle date des lendemaine d'indépendance. Au lieu de doter l'Algérie de cliniques et d'hôpitaux, dignes de ce nom - pourtant l'argent ne manque pas -, tous les responsables choisissent de se faire soigner ailleurs, car ne faisant pas confiance à ces hôpitaux pour lesquels ils tressent desl auriers dans leurs discours politiques. Seulement tous séjours ont un coût. Des millions en devises. Peut-être plus, car la Cnas ne communique jamais sur les prises en charge à l'étranger accordées à la nomenklatura.

     

    Premier débiteur, l’Algérie accuse une dette d’environ 20 millions d’euros. Viennent ensuite le Maroc (plus de 10 millions d’euros) et les pays du Golfe (10 millions d’euros), la Tunisie (environ un million d’euros). C’est ce qu’a révélé aujourd’hui, 15 octobre, le journal français Le journal du dimanche (JDD).

     

    Ces révélations arrivent en un moment où la Caisse nationale d’assurance sociale algérienne (CNAS) a démenti l’information faisant état de l’existence de dette algérienne auprès des hôpitaux étrangers. A contrario, du côté de l'Hexagone, cette affaire est révélée dans un moment de crise aiguë dans la Zone euro. Cette dette concerne spécialement les séjours effectués par des responsables algériens dans des unités hospitalières européennes. Abdelaziz Bouteflika a séjourné plusieurs fois à Paris, notamment à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, où il a été admis. Selon d’autres informations, le chef de l’Etat algérien, fréquente ces établissements plusieurs fois par mois. Il serait atteint d’une maladie incurable.

     

    Tous les frais médicaux générés par les soins des responsables algériens devaient être honorés par l’argent du contribuable. Un contribuable, lui, bien entendu sommé de se soigner en Algérie. Car n'ayant ni les moyens ni les entrées au sommet de l'Etat pour décrocher le sésame lui permettrant une prise en charge à l'étranger.

     

    "C’est une vieille histoire, l’AP-HP est un outil diplomatique pour la France. Des dirigeants étrangers viennent se faire opérer chez nous. On va les chercher à l’aéroport en ambulance toutes sirènes hurlantes, on leur dispense des soins de qualité et on ferme les yeux sur les factures qu’ils n’acquittent jamais", se plaint Patrick Pelloux, le célèbre urgentiste syndicaliste, rapporte le journal. Après les soins prodigués au président malien par intérim, c'est le président mauritanien qui séjourne actuellement dans un hôpital parisien après le coup de feu qu'il a reçu dimanche à Nouakchott.

     

    "Il y a dix ans que nous essayons de mettre cette ardoise sur la table. En vain. Mais ce qui était toléré devient moins supportable en période de course aux euros, pointe Loïc Capron, médecin syndiqué et président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, le parlement des blouses blanches. On fait payer par les assurés sociaux pas toujours fortunés les créances de gens aisés", appuie Patrick Pelloux, selon la même source. Il est vrai que les hôpitaux français sont pour la plupart endettés et de fait soumis à une rigueur économique draconienne.

     

    A propos du cumul de cette dette, la réponse de l’un des responsables de ces hôpitaux est significative. Pour lui, des intérêts s’entrecroisent. A comprendre que les soins de Bouteflika en France nous ont coûté probablement "des milliards de dollars de pots-de-vin", a souligné un médecin algérien. "Des intérêts croisés sont en jeu. Le gouvernement ferme les yeux au nom du prestige de la France", a annoncé un chef de service aux Hospices civils de Lyon à JDD. Cela expliquerait les positions algériennes notamment sur des questions diplomatiques. Depuis l'arrivée de Bouteflika aux commandes, les entreprises françaises ont raflé plusieurs marchés dans divers domaines.Et depuis quelques semaines, il y a un semblant de frémissement entre Alger et Paris, notamment avec la perspective de la visite du président français en Algérie.

     

    Yacine K./Siwel