Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr
Bouteflika à Sétif : «Notre génération est finie !» Eh ben, je t’annonce que la nôtre aussi, tellement… … vous nous en avez fait baver ! Terminer, clore la campagne pour les législatives à Sétif par ce gros «truc», il fallait le faire, Abdekka l’a fait ! Jurer avec des yeux humides, la main sur la poitrine : «Notre génération est finie ! Place aux jeunes !» C’est culotté. Et en XXXL ! M’enfin ! Pour qui nous prennent-ils ? Annoncer la transition entre la génération de Novembre et les jeunes, un 8 mai 2012, c’est vouloir nous faire prendre les vessies pour les lanternes, et les lanternes pour des lucioles magiques ! Mais la transition a déjà eu lieu, bon Dieu ! Entre la légitimité historique vieillissante et le milieu des affaires ! Ça s’est fait ! Comme s’est aussi faite concomitamment la transition habile entre la légitimité historique et les enfants des «légitimes historiquement». La passation de pouvoirs sonnante et trébuchante n’a pas attendu le discours de Sétif pour s’opérer ! Nous sommes en plein dedans depuis des années ! C’est d’ailleurs cette transition semi-népotique semi-mafieuse qui nous a mis dans le m… actuel. Nous sommes passés «en douceur» d’une prise d’otages géante du peuple d’Algérie par les légitimes historiques à une autre prise d’otages siamoise assumée par les affairistes et le contingent terriblement structuré des «enfants de». Ne riez pas ! La classe dirigeante des enfants biologiques du système n’est pas un épiphénomène, une blague de potache ou un subterfuge de chroniqueur. Leurs enfants, alliés aux pouvoirs d’argent, ont segmenté la société en niveaux et zones d’influence. Presque de manière identique à la segmentation opérée par leurs papas, sur la base de la fameuse légitimité historique qui leur ouvrait droit à tout, et même plus, à tout, sous prétexte qu’eux avaient fait la révolution et que nous, nous lavions les pieds du colon et baisions son gros orteil gonflé par la goutte ! En clair, venir aujourd’hui affirmer devant les Sétifiens que le moment de céder le Koursi aux jeunes générations est enfin arrivé, c’est faux. Et c’est… vrai ! C’est faux, parce que la transition a déjà eu lieu. C’est vrai, parce que les jeunes récipiendaires du flambeau sont leurs «propres» enfants alliés aux barons du fric. C’est tout ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.