Allain Jules traité de "sale nègre"
Merouane Mokdad
Le journaliste-blogueur à l’origine de la fausse information sur le décès clinique du président Abdelaziz Bouteflika en Suisse, Allain Jules, s’est plaint dans un écrit publié sur son blog d’insultes racistes dont il a été l’objet de la part d’Algériens. Ceux‑ci lui ont envoyé des messages à travers Twitter, Facebook, mail et posts blog.
Il a publié « un petit florilège » d’insultes et de menaces de mort qu’il a reçues : « Avec ta sale couleur », « sale nègre », « journaliste de merde », « Tu es sale comme ta couleur », « Je suis de Marseille et je monte à Paris te faire la peau », « Allain, on peut voir le chèque que t’a reçu de Tab Jnanou III ? [surnom donné au président Bouteflika après le discours de Sétif en avril 2012, NDLR]) C’est juste pour voir la somme d’argent »…
« Un petit florilège qui m’a bien fait rire de bon cœur, comme à mon habitude. J’ai surtout ri de ceux qui me traitaient de sale nègre et les mêmes qui se réjouissent des exploits du gardien nègre des Fennecs [Équipe nationale algérienne de football], Adi Raïs M’Bolhi‑Ouhab. Comme le dit Claire Martin : "Le racisme est bien l’infirmité la plus répugnante parmi les diverses laideurs de l’humanité" », a écrit Allain Jules en publiant une vidéo du gardien de but des Verts.
Faisant son mea culpa sur la propagation d’une fausse information, le journaliste français d’origine camerounaise a promis d’écrire au chef de l’État algérien pour s’excuser. « Je vais donc adresser une petite missive au président de la République algérienne. Je vais passer outre les démarches habituelles et posterai ce courrier une fois de retour à Paris. Je sais qu’ici à Milan, puisque je suis un vieil ami de l’Algérie, il y a un consulat général mais, je n’ai pas l’adresse et mon emploi du temps assez serré ne me permettra pas de m’y rendre », écrit‑il encore.
Selon lui, Bouteflika a demandé à ce qu’on n’entreprenne aucune démarche contre le journaliste. « Puisque je ne me suis pas que fait des ennemis, et considérant que la plupart de mes nouveaux amis Algériens comprennent bien les subtilités de la langue française comme leur président, qui sait ce qu’est le conditionnel, ils m’ont aussi rapporté que le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré lors d’un dîner avec quelques proches et des invités, avec un humour qui a causé l’hilarité de tous : "Je vous confirme les rumeurs annonçant mon décès" », rapporte Allain Jules.