La localité de Fréha (30 km à l’est de Tizi Ouzou) a connu, hier, une forte mobilisation populaire à l’appel de la cellule de crise installée pour dénoncer la détérioration de la situation sécuritaire dans la région.
Le 14 novembre dernier, un faux barrage avait ciblé un entrepreneur. N’ayant pas survécu à ses blessures, Hand Slimana, 49 ans, est décédé vendredi dernier.
Son cousin Omar, a été enlevé puis relâché, avant-hier, au bout de huit jours de captivité.
La marche s’est ébranlée vers 10h30 sous une pluie battante.
Sur les banderoles déployées, on pouvait lire : «Non au règne de l’insécurité !» ; «Halte aux kidnappings» ; «Non à l’impunité»...
Le fils du défunt entrepreneur, Makhlouf, a marché aux côtés du père de Omar, qui accompagnait Hand lors du rapt.
Dans le premier carré, on a remarqué la présence de nombreux militants du RCD, à leur tête le sénateur Ikharbane, le docteur Boudarène (député), le président de l’APW de Tizi Ouzou et ses collaborateurs ainsi que des élus locaux. La procession a entamé son itinéraire vers le siège de l’APC dans le silence. Des commerçants ont baissé rideau pour rejoindre les rangs des manifestants. Au bout du parcours, devant le portail de l’APC de Fréha, une minute de silence a été observée en hommage aux victimes du terrorisme. Les présidents des Assemblées populaires des communes de Fréha, Aghribs, Azazga, Timizart, le sénateur Ikherbane, le père de l’otage libéré et le fils du défunt se sont relayés pour une prise de parole.
Le fils de Hand et le père de Omar ont exprimé leur gratitude à la population venue les soutenir dans leur douleur. «Aujourd’hui, nous avons mal pour la famille des victimes et pour notre région. Parce que, si cette situation perdure, la Kabylie va être dévitalisée. En s’en prenant aux commerçants et aux entrepreneurs, c’est le développement qui en prend un coup. Ils ne nous forceront jamais à quitter ce pays, nous y resterons !», a dit le maire d’Aghribs.
Pour M. Ikherbane, cette manifestation est une réponse aux tenants de la terreur et au pouvoir : «Quand les investisseurs ont fui la Kabylie, nous avons fait appel aux enfants de la région. Ceux-là ont répondu présent, mais ils sont terrorisés et chassés aujourd’hui. Nous disons que nous n’allons pas céder au chantage et que la population est décidée de se prendre en charge.»
Ce sénateur dira en conclusion, à l’adresse du pouvoir : «C’est aussi une réponse au silence de l’Etat sur ces drames. La sécurité est un droit constitutionnel et l’Etat doit l’assurer.»