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kadhafi

  • Kadhafi a financé la campagne de Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros

     

     
     
    Kafhafi finance Sarkozy en 2007
    Mediapart a mis la main sur un document officiel libyen qui a échappé aux destructions de l’offensive militaire occidentale et qui prouve que le régime de de Mouammar Kadhafi avait bel et bien financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, pour un montant de cinquante millions d’euros. Une décision prise dès décembre 2006.
    Mediapart apporte les précisons suivantes qui authentifient le document :  « Selon des connaisseurs du régime libyen à qui nous l’avons soumis, ce document, dont le signataire et le destinataire appartenaient au premier cercle de Kadhafi, est conforme, jusque dans son style, aux habitudes bureaucratiques du régime. Outre celle du calendrier grégorien, la deuxième date qui y figure conforte son authenticité: elle n’est pas celle du calendrier musulman habituel, mais de celui imposé par le dictateur, qui part de l’année du décès du prophète Mahomet, l’an 632. »
    Voici la traduction de ce document – version originale en fin de billet – telle que livrée par Mediapart :
    Jamahirya arabe libyenne populaire glorieuse
    « Pas de démocratie sans conférence populaire »
    Date : 10. 12. 2006
    Correspondant à : 10. 12. 1375
    N° 1917 68 P
    Service de la sécurité extérieure

    Frère / Président du Fonds libyen des investissements africains
    Que la paix soit sur vous…
    En référence aux instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire général concernant l’approbation d’appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, Monsieur Nicolas Sarkozy, pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros.
    Nous vous confirmons l’accord de principe quant au sujet cité ci-dessus, et ce après avoir pris connaissance du procès-verbal de la réunion tenue le 6. 10. 2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens, et le président du Fonds libyen des investissements africains, et du côté français, Monsieur Brice Hortefeux, et Monsieur Ziad Takieddine, et au cours de laquelle un accord a été conclu pour déterminer le montant et le mode de paiement.
    Que la paix soit sur vous et la miséricorde de Dieu et ses bénédictions…
    Moussa Imuhamad  Koussa - Chef du service de la sécurité extérieure
    « Mon client n’était pas présent à la réunion indiquée dans le document », a indiqué Me Samia Maktouf, l’avocate de M. Takieddine, à Médiapart. « En revanche, il pense que ce document est crédible, vu la date et les personnes qui apparaissent dans ce document outre lui-même. »
     « Ce document prouve qu’on est en présence d’une affaire d’Etat, que ces 50 millions d’euros aient été versés ou non », a lui-même commenté M. Takieddine, rencontré par Mediapart le vendredi 27 avril.
    Mediapart précise  que « la face cachée de l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur la scène libyenne, en 2005, puis en 2007, apparaissait déjà en filigrane dans le dossier des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et au Pakistan instruit par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, en particulier à travers l’activité de lobbying déployée par M. Takieddine en faveur de l’ancien ministre de l’intérieur auprès de Tripoli. »
    Par ailleurs, Mediapart souligne « le montant pharaonique promis par les Libyens [50 millions d'euros qui sont] à rapprocher des 20 millions d’euros officiellement dépensés par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007. »
    L’article de Mediapart est bien plus précis, apporte nombre de précisions intéressantes. Si vous avez un accès à Mediapart, allez le lire. Sinon, abonnez-vous – leur travail le vaut bien. Enfin, il nous faut espérer qu’une information d’une telle importance sera reprise par les organes de presse traditionnels, journaux et télévisions. En attendant, et dans le doute, faites circuler.
     
    EDIT : Mediapart a décidé d’offrir l’accès gratuit à cet article (merci à eux)

  • L’exil doré des Kadhafi au Club-des-Pins

     

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    l’exil doré,kadhafi,club-des-pins Les Kadhafi sont en Algérie depuis l'été dernier.

    Hannibal Kadhafi, le fils de l’ancien guide libyen vit dans une zone résidentielle sécurisée, à l’ouest d’Alger. Plus exactement au Club-des Pins.

     

    Accueillis par l'Algérie le 28 août avec son épouse, son frère Mohammed, sa sœur Aïcha et sa mère Safia, Hannibal Kadhafi vit aujourd’hui "dans une villa à l’ouest d’Alger", affirme Fayçal Metaoui, journaliste au quotidien El Watan. Il contredit les propos avancés par Sliman Bouchuiguir, ambassadeur de la nouvelle Libye en Suisse, qui localise les Kadhafi dans le sud-est algérien. 

    "Je suis formel, tous ont été remontés au nord après qu’Aïcha a mis au monde une petite fille", avance Fayçal Metaoui au quotidien suisse. "Villa à l’ouest d’Alger" est une formule usuelle pour ne pas dire Club-des-Pins, célèbre station balnéaire d’une cinquantaine d’hectares, dont les Algériens ont entendu parler et réservée exclusivement à la nomenklatura et sa clientèle. L’ancien guide libyen y avait planté sa tente à plusieurs reprises, non loin du très luxueux hôtel Sheraton. Sa veuve et ses enfants y sont aujourd’hui logés dans l’une de ces belles résidences occupées à l’année par la hiérarchie militaire et ses relais civils. Mais il n’a aucun souci financier à se faire: "Ils sont partis avec beaucoup d’or et des millions, voire des milliards de dollars." 

    Néanmoins Sliman Bouchuiguir l’affirme haut et fort : Hannibal doit être jugé pour les crimes qu’il a commis. Les Algériens les garderaient, lui et une partie de sa fratrie, comme monnaie d’échange pour négocier avec le nouvel Etat libyen. "L’impunité ne doit pas exister. Il doit répondre des torts causés à son peuple et au vôtre, avec la prise d’otages. Mais aussi pour les conséquences financières de la crise qu’il a déclenchée entre nos deux pays."

    Aïcha Kadhafi était brièvement sortie du silence pour dénoncer le lynchage du colonel, mais elle a été priée de ne plus faire aucune déclaration. Depuis, les Kadhafi se font petits. En attendant des jours meilleurs.

    Quand la famille Kadhafi était entrée en Algérie à la suite d'une folle équipée à travers le désert libyen, l’Algérie avait annoncé les avoir accueilli sur son sol "pour des raisons strictement humanitaires". Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait pris soin de préciser que l'Algérie avait prévu le CNT et le SG de l'Onu. Néanmoins l'initiative a été critiquée par bon nombre de chancelleries occidentales, qui ont qualifié d’"ambiguë" l’attitude de l’Algérie pendant le conflit libyen, et ont regretté ses atermoiements pour reconnaître le Conseil national de transition (CNT). "L’Algérie déteste l’inconnu, surtout à ses frontières. Aussi remuant et imprévisible fut-il, Kadhafi était le gage d’une certaine stabilité", avance le politologue Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.

    Extradition ou exil dans un pays tiers ?

    On évoque aujourd’hui un possible transfert des Kadhafi vers un pays tiers, Venezuela, Afrique du Sud, Nord-Soudan, voire la Croatie, où Safia a des attaches familiales. Juridiquement, cela ne posera pas de problèmes car, rappelle Antoine Basbous, "la famille Kadhafi, qui n’est pas réclamée par la justice internationale, peut voyager". Contrairement à un autre fils Kadhafi, Saïf Al-Islam, visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité et qui se trouverait au Niger. Ou alors Saad Kadhafi accueilli par le Niger.

    En revanche, une extradition vers la Libye des hôtes de l’Algérie ne semble pas d’actualité. Autre possibilité pour les enfants Kadhafi: leur maintien en Algérie, qui pourrait envenimer les relations entre Alger et le CNT. Cependant l’Algérie a déjà opéré un rapprochement avec le CNT. Bouteflika a rencontré deux fois Moustapha Abdeljalil sous l’égide du Qatar. Que se sont-ils dit ? A-t-il été question de la famille Kadhafi ? Ou simplement de la reprise des relations... 

    "Hannibal doit être jugé"

    L’avocat François Membrez, défenseur des domestiques marocains maltraités par Hannibal Kadhafi dans un hôtel genevois, trouve «choquante et incompréhensible» la protection dont bénéficie le clan de l’ancien dictateur: "Le seul destin d’Hannibal est d’être traduit devant la justice libyenne. Il doit répondre de tous les crimes qu’il a commis et de ceux qu’il a commandités. Mes clients pourraient alors déposer une nouvelle plainte, même si pour le moment ils semblent vouloir tourner la page." Le Ministère public de la Confédération suisse, qui a ouvert une enquête pénale pour prise d’otage dans l’affaire des deux ressortissants suisses Rachid Hamdani et Max Göldi, pourrait adresser des demandes d’entraide judiciaire à Tripoli, mais cela "n’a pas encore été fait en raison de la situation prévalant actuellement dans ce pays", indique la porte-parole Jeannette Balmer.

    Il est peu probable qu’actuellement le sort des Kadhafi soit la priorité de l’Algérie. En revanche ce sont les milliers d’armes des arsenaux de l’ancien régime dispersées dans la nature qui sont devenues le cauchemar de l’Algérie et des pays riverains. Certaines sources évoquent 10 000 armes de guerre, d’autres beaucoup moins. Leur nombre et leur destination sont les questions qui taraudent les esprits des services de sécurité de nombreux pays. Mais déjà une première mauvaise nouvelle est arrivée quelque part du Sahel. Mokhtar Belmokhtar, l’un des chefs d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb), a affirmé récemment à un organe de presse mauritanien que ses hommes avaient été «les plus grands bénéficiaires de la crise libyenne», en armement notamment.

    Les milliards de Kadhafi

    Pour le nouvel ambassadeur libyen : "En 42 ans de règne, Mouammar Kadhafi a touché 1600 milliards de dollars de la vente du pétrole. Le Conseil national de transition a récupéré 200 millions, mais où est le reste? Si on ajoute les coûts de la guerre aux 1400 milliards de dollars, Kadhafi nous aura coûté pas moins de 60 milliards de dollars par an!"

    Y.K/Le Temps