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  • Mais qui a la clé du local à ordures ?

     

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    Il n’y a pas de pays sales, il y a des collectivités locales qui ramassent les ordures et d’autres qui ne le font pas. Pourquoi ? On peut accuser l’incivisme des citoyens qui urinent là où ils mangent et compliquent la tâche. Ou rappeler que même les Norvégiens jettent des ordures, mais que les services d’hygiène norvégiens passent derrière. C’est une question de priorité ; pourquoi a-t-il fallu attendre M. Sellal pour réaliser que l’hygiène publique est une question civilisationnelle, un pays s’étouffant sous les ordures qu’il génère, n’ayant ni avenir ni présent ?
    Un élément de réponse a été donné lors de la rencontre entre DOK et les walis.

    A la question des ordures, les walis ont répondu qu’ils n’avaient pas assez de moyens. Voilà donc des walis qui détiennent tout l’argent de leurs wilayas, ne sont pas élus et disposent, au titre des collectivité locales, d’immenses budgets qui feraient la joie de la Tunisie, du Pérou ou de l’Ukraine, se plaignant de manquer d’argent. Les enfants gâtés du système n’ont-ils plus aucun sens de la mesure ? Et s’ils étaient walis d’une région du Nord-Mali, qu’auraient-ils demandé ? Une intervention de l’OTAN pour ramasser les poubelles ? Pourtant, ils devraient être les premiers concernés, car un wali mange plus qu’un chef de daïra, qui lui-même mange plus qu’un maire, qui lui-même mange plus que celui qui l’a élu.

    Dans cette chaîne alimentaire créée par le centralisme algérien dans une imitation sans goût de son modèle français, c’est donc le plus haut, le wali, qui génère le plus de déchets. Faut-il lui donner de l’argent pour qu’il nettoie sa région ? Peut-être, mais les écologistes avanceront que si on lui donne de l’argent, il va manger encore plus et générera encore plus de déchets, ce qui ne réglera rien. Seule solution, le tri sélectif ; un wali trop gros, qui n’arrive pas à passer par la porte du local à ordures, sera incinéré sur place.

     

    Chawki Amari