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l’algérie à l’heure des répressions

  • L’Algérie à l’heure des répressions

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    Par Chekri Rachid.
    Le champ de l’expression se rétrécit davantage par l’arrivée massive de phénomènes sinistres qui engloutissent le verbe et sa teneur en vérité. Dans ce pays, il est facile d’enfreindre les lois, d’assassiner des âmes que de dénoncer la dérive même dangereuse des responsables. Cet acte reste des plus répréhensibles. Le code pénal approuvé par les députés témoigne clairement de l’intention des tenants du pouvoir d’isoler l’intellectuel, de dompter les lettrés et bâillonner la presse afin d’assurer une mort certaine de la citoyenneté.

    Renoncer à la lutte pour  notre cause émancipatrice du joug tyrannique, est une démarche des plus pusillanimes. Le peuple, las d’être dévié  par des idéologies rétrogrades, demeure interné dans une psychose inédite, en voyant tous ceux qui s’emparent  indûment de son destin, dévoient abusivement sa liberté et  confisquent sa légitimité,   tout en assistant à ceux qui ont  combiné ses propres obsèques à travers cette vulgaire façon de s’imposer  pour infliger au pays le plus dangereux cataclysme de tous les temps qu’est l’obscurantisme. Les récents appels au lynchage voire à la  liquidation de tous ceux qui prônent le civisme, déconseillent la gaucherie spirituelle, propagent la conscience politique ne sont en fait qu’un prélude à une barbarie aiguillonnée par le cercle du régime actuel. Cette grave disposition à agir en qualité de mandataires de ce peuple prouve que le souci de la chaise prime sur l’intérêt national. L’usage purement dogmatique des mosquées  aux fins de  mobiliser  une partie de ce peuple contre une autre relève de la parfaite  manipulation voire de la démence, à l’ère où le monde entier s’évertue à abolir la violence sous toutes ses formes. Cette stratégie à laquelle recourt monsieur le président en usant de ses vénaux propagateurs pour intimider, menacer et exécuter nos journalistes, démontre distinctement sa fausse apparence d’homme de paix, comme il prétend l’être,  tout en arborant sa véritable nature fasciste.

    La machine de l’usurpation continue de sévir encore sur notre terre, en menaçant même notre atavisme. L’envahissement de l’Algérie par des courants plutôt par des doctrines exterminatrices de notre empreinte héréditairement algérienne, a fait de ce pays un champ pour toute cette guerre qui ne cesse de générer une sorte  d’instabilité qui profite aux mercenaires fanatiques du panarabisme. Cette nation reste la grande victime de ses institutions, une victime à laquelle on persiste à reconnaître le droit d’être réduite à une secte catéchisée par des préceptes passéistes. Les prêches religieux plutôt terroristes émanant de tous ces lieux de culte et publiquement cautionnés par le  « Khalifa »  de la  tutelle sont sujets à être rejetés de  par  tous les citoyens préoccupés par le péril de ces homélies. Notre primordiale réaction est de répondre à tous ces dépassements ignominieux,  pilotés par  ces officiels qui sont censés représenter un Etat,  à travers  une action plus décisive qu’est l'épaulement et le soutien aux hommes visés dans ces sermons qui portent un message dérivatif à la religion. En contemplant l’actualité politique algérienne une sorte de pessimisme jaillit aux tréfonds de ma personne. Tous les présages d’un dérapage se manifestent sans qu’aucune réaction n’émerge pour enrayer sa marche vers notre  république.

    L’état du pays déjà affaibli par la morbide gestion administrative, est soumis à  affronter les différentes tentatives de déstabilisation de par tous ces assoiffés du pouvoir en l’occurrence cet actuel collectif du gouvernement. Du criant style de  tromperie à l’usage de la violence, ce président s’offre déjà  toutes les chances de victoire au prochain scrutin avec comme moyen les basses manœuvres et les médias  qui restent prohibés aux autres compétiteurs en lice, ce qui illustre clairement cette détermination à régner anticonstitutionnellement pour concrétiser les projets dévastateurs de l’Algérie. Ce auquel le peuple n’a pas assisté depuis l’indépendance du pays s’exerce aujourd’hui en toute indécence. Une gabegie exhaustive émaille le quotidien des algériens, une indignité choquante ronge la vie du citoyen. Nos politiques se plaisent dans le fait de se  confiner dans une opulence  criminelle ce qui a laissé dangereusement l’accès à ces charlatans pour reconvertir ce peuple en un cheptel  docile au profit de la vassalité. Des rôles de complicité se jouent visiblement au profit d’un autre règne plus calamiteux :  l’achat massif des voix avec les deniers publics, l’entrave de la collecte des signatures d’autres candidats, en usant des embûches d’ordre administratif. Des agissements médiévaux refont surface comme pour ensorceler tout ce peuple afin de garantir une pérennité dans le métier d’opprimer tous ceux qui portent des idées opposées à celle du régime bouteflékien.  L’équipe  accapareuse du pouvoir durant onze ans de pouvoir  infructueux, a décidé d’incendier le pays pour un autre mandat ravageur  au préjudice de notre souveraineté. La concorde nationale que vante  monsieur le monarque  pour affermir son obédience fondamentaliste qui consiste à tendre la main aux tueurs des innocents, n’est pas au service de tout ce peuple, le temps où la question kabyle demeure une problématique intensifiée par le dépit et le complexe du président vis à vis de cette région irréductible de l’Algérie.

    L’acte d’accorder une amnistie patibulaire aux assassins de la nation, sans condescendre à écouter les revendications, pourtant pacifiques, des citoyens  kabyles, ces fondateurs du nationalisme, explique clairement le caractère  ségrégatif de Bouteflika. Les élections prochaines, en dépit de la fraude institutionnalisée, peindront à jamais notre combat en  insignifiant si nous demeurons ainsi  des otages du mutisme. Même si la « dynastie » détentrice de tous les moyens  falsificateurs des vérités peut indubitablement sévir contre tout effort revendicateur de la légalité, nous devrons continuer à exhiber notre ténacité à fonder une mûre démocratie quelques-soient les brigues de nos contempteurs.

    Chekri Rachid.
    Enseignant-écrivain.
    Akbou.