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l’ambivalence algérienne

  • L’ambivalence algérienne, ou le djihad contre l’intégrisme

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Les Verts d’Halilhodzic, on leur a demandé de marquer des
    buts, pas de les…

    … arracher !

    Tout le malaise actuel, toute la gymnastique non rythmique qui se déroule dans et hors du Palais sur cette question du Mali et d’In Aménas revient à un seul postulat que nous n’avons pas encore le courage de poser là, sur la table, bien en évidence : comment peut-on prétendre lutter contre le terrorisme intégriste lorsqu’on le considère aujourd’hui encore comme un interlocuteur, une partie au dialogue, parfois un alter-ego ? On ne peut pas afficher comme nous l’avons fait avec raison le slogan «L’Algérie ne négocie pas avec les terroristes preneurs d’otages alors qu’en interne, on a fait pire que négocier avec les frères barbus, on les a tout bonnement anoblis, élevés au rang de victimes de la tragédie nationale. Par son côté déshumanisant, assassin et destructeur de tout autre projet de société qui ne serait pas totalitaire, l’intégrisme ne doit appeler qu’un seul choix : on est avec. Ou on est contre ! On ne peut pas, dans nos murs, accrocher des galons à Hassan Hattab et à ses hommes, et à l’extérieur traiter Belmokhtar de tous les noms. Il n’y a pas de bons terros, et de méchants tangos. Kif-kif ! Bourricots ! Et l’impact foncièrement positif de l’assaut de l’ANP contre le commando de Belmokhtar ne dure que le temps de nos contradictions flagrantes dans la gestion du fait terroriste. Posons juste une question : un terroriste qui viendrait aujourd’hui à déposer les armes et à demander à bénéficier de la loi sur la réconciliation nationale pourrait-il en bénéficier ? Chiche, que quelqu’un me réponde ! Parce que si j’ai bonne mémoire, il devait y avoir une date-buttoir, laquelle date a été «réaménagée», puis mise quasiment aux oubliettes. Alors, oui, aujourd’hui, les portes de la repentance dorée sont de fait toujours ouvertes, béantes. Cette béance à elle seule illustre l’ambivalence de notre politique sécuritaire. On ne peut pas être ferme à In Aménas et mollasson à Alger. Dans cette configuration plutôt tordue, l’éradication du terrorisme est tout simplement impossible. Parce que ce que tu éradiques au Sud, tu le régénères au nord et dans les autres régions du pays sous forme de complaisance outrageante avec les Frères barbus. Et l’intégrisme se nourrit justement de cette contradiction criminelle. Le jour où les plus hautes autorités du pays annonceront la fin officielle des salamalecs avec les terros, la fermeture des portes du retour en République et en pardon, et refuseront systématiquement d’agréer des partis d’obédience islamiste, ce jour-là nous serons en adéquation avec notre réaction d’In Aménas. Nous serons surtout enfin lisibles, clairement lisibles et crédibles sur la question de l’islamisme politique, de l’intégrisme et du terrorisme. Pour l’heure, nous ne le sommes pas. Les paras éliminent du tango au Sud. Et au Nord, des «civils» leur offrent le gîte, le couvert et la… couverture ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.