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la barre

  • L’Euro franchit la barre des 150 DA

     

    Par
    source: dépeche de kabylie
     

     

    Hier, l’Euro a été échangé à 149 DA au marché parallèle à Tizi-Ouzou, alors qu’au niveau de la banque, le taux officiel affiché était de 104,70 DA pour l’unité, à la vente, et 99,65 DA à l’achat.

    Au marché de la devise au niveau de la ville de Tizi-Ouzou, les cambistes se frottent les mains. Acheter un Euro à 143 DA pour le revendre au prix de 150 DA équivaut vraiment à une bonne affaire. Certains revendeurs se retrouvent parfois en manque de liquidités, tellement les affaires marchent bien. «Depuis huit heures du matin, j’ai écoulé la totalité des 1500 Euros que j’ai ramené avec moi. Il est presque midi et je peux dire que j’ai bien gagné ma journée, surtout qu’entre temps, j’ai réussi à acheter 750 Euro au prix de 142 DA pour 1 Euro. Faites vos comptes !», nous confie un revendeur très au fait de la chose. Ce dernier qui n’a daigné s’exprimer avec nous qu’après moult palabres, pour des raisons que tout le monde connaît, est allé jusqu’à dire que le taux de change de la devise sur le marché parallèle ne va pas connaître de baisse dans l’immédiat. «Actuellement, presque toute la devise qui s’échange sur la marché provient des pensions des retraités de France vivant ici. Et comme la majorité d’entre eux touchent des pensions dérisoires, ils n’arrivent jamais à satisfaire la demande», explique notre interlocuteur. Mais pourquoi cette flambée du prix de l’Euro en cette période, alors que, généralement, la hausse intervient durant la saison estivale ? «Depuis le mois de janvier, le prix d’un Euro frôle les 150 DA. Je ne peux pas vous donner une explication rationnelle car je ne connais rien en économie, mais ce dont je suis sûr, par contre, c’est que l’offre des devises est en baisse par rapport à la demande, ce qui fait que le taux de change à connu une hausse vertigineuse. En plus, tout le monde court derrière la devise. Du plus simple voyageurs à l’étranger jusqu’au gros importateurs qui passent par le marché parallèle, car nos banques ne vendent pas de devises», nous explique le propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter. Ce dernier, qui fait souvent des déplacement en Turquie pour s’approvisionner en marchandises, et qui est donc contraint de passer par le marché parallèle de la devise, impute la situation actuelle du renchérissement de l’Euro aux nombreux intermédiaires intervenant dans cette activité. Pour lui, il existe actuellement de véritables barons de la devise qui font la pluie et le beau temps, à l’image, un peu, du marché parallèle des autres produits. «De la pomme de terre jusqu’aux matériaux de construction, on trouve des barrons qui tirent les ficelles. Ne croyez surtout pas que ce sont ces jeunes revendeurs de la devise qui font grimper le taux de change. Il existe des gens qui achètent jusqu’à 20 milliards de devises en une seule journée. Ils exercent une vraie OPA sur la devise avant de décider, ensuite, de l’écouler par petite tranche». En effet, nombreux sont les «petits» revendeurs de la devise qui font leur marché non pas chez l’émigré du coin, comme cela se fait souvent dans les villages reculés, mais chez ceux qu’on aime à appeler dans le milieux «les gros poissons».
    Face à l’absence de l’Etat, qui semble ne pas donner de l’importance à ce volet, en refusant de légaliser le marché à travers l’ouverture des guichets de change au niveau des banques, comme cela se fait partout à travers le monde, le marché parallèle de la devise à de beaux jours devant lui.

     

    Ali C.