Radjef Saïd et Zineb Azouz
Compte tenu de ce qui se passe autour de nous et tenant compte de la nouvelle stratégie adoptée par l’Occident ou il est demandé aux régimes arabes de changer de mode de gouvernance, il est beaucoup question, à l’heure actuelle, d’une imminente explosion. Or cette situation ne doit pas nous faire oublier que la construction d’un Etat de droit, ne se réalise pas par l’improvisation et la précipitation
« Apres la fuite du despote tunisien Benali et quelques heures avant la chute du pharaon Moubarek, les généraux algériens, le puissant général Toufik en tête songeaient déjà à fuir, a s’éclipser au moindre coût pour sauver leur fortune déposée à l’étranger. Mais après l’improvisation de la marche du 12 février , tant souhaitée du reste par le régime d’Alger, les généraux ont repris du poil de la bête », dira un opposant en exil. Et d’ajouter : « L’historien Tacite décrivait ainsi la conquête de l’Angleterre par Rome : Rome a crée la désolation et lui a donné les noms de liberté et de paix. »
Le meilleur scénario que tente d’imposer aujourd’hui le DRS pour maintenir le système, est de virer Bouteflika et de faire semblant d’engager des reformes en réalisant des compromis avec des opposants -démocrates- triés sur le volet. L recette a déjà fonctionné en 1988 ; elle sera resservie en 2011. Avec cependant quelques retouches plus raffinées pour faire avaler la pilule au peuple et convaincre les plus récalcitrants. La vitrine civile de la junte sera sacrifiée comme ce fut le cas par le passé avec R Malek, B Abdeslam, M Hamrouche et Sid Ahmed Ghozali. Et le tour est bien joué. D’autant plus vrai, les traîtres et les oppresseurs d’aujourd’hui ont pour noms Bouteflika et sa famille, A Belkhedem, A Ouyahia, Soltani, toutes celles et tous ceux qui gravitent autour de la périphérie du pouvoir.
L conjoncture actuelle pourtant si propice au changement et à la fin du règne de la junte qui dure depuis 1957, est en train de se retourner contre le peuple. Comment donc est on arrivés à cette situation kafkaïen ou tout semble soudainement nous échapper ou tout semble se decider en notre absence et à notre insu ? A l’origine de cette situation, il y a trois problèmes qui à défaut de les résoudre, il faut impérativement les gérer. Le premier est lié au fait que la police politique a toujours une longueur d’avance sur la société, et par conséquent il lui est facile de la contrôler, de la manipuler et de la phagocyter. Le deuxième est la manne de 150 milliards de dollars dont disposent en ce moment le DRS. Une somme suffisante qui servirait le cas échéant en tant que prébendes aux clients des généraux et à corrompre plus la société. Le troisième problème, le plus important, est lié à la désunion du peuple en général et des élites en particulier. Nos élites refusent de renoncer à cette logique qui repose sur des considérations d’intérêts de carrière qui l’empêchent d’évaluer correctement les enjeux et les défis du moment et de rompre avec les querelles et les archaïsmes hérités du mouvement national.
La situation est-elle pour autant définitivement perdue au profit de la junte ? Non ! Pour peu que les élites acceptent de dépasser la « dictature » de leurs chapelles politiques, leurs ambitions et de se rassembler autour de cette plate forme de revendications :
1-Le DRS (MALG) dégage.
2-Assemblée constituante et proclamation de la deuxième république.
3-Pralyser Sonatrach et l’exportation des hydrocarbures, les banques et la presse.
4-Proceder à un travail de sensibilisation de proximité dans les douars, les villages et les grandes villes auprès de la jeunesse.
5-Mobiliser les travailleurs et les fonctionnaires.
6-Depasser les sentiments de méfiance, de suspicion et opter pour des engagements autrement plus profonds et plus fermes.
7-Alerter l’opinion internationale via facebook et twitter des meetings, rassemblements et sit in des partisans du changement.
8-Entreprendre des actions concrètes en vue de sensibiliser et de rallier les corps constitués dans leurs troupes subalternes à la cause du changement pacifique.
9-Initier des dossiers destinés au lancement des poursuites judiciaires des généraux et les barons du régime pour qu’ils ne puissent pas le l’Algérie et ainsi être jugés par des juridictions algériennes.
10- La même démarche que ci-dessus pour geler leurs avoirs à l’étranger et réclamer ultérieurement la restitution au trésor algérien des sommes détournées.
Pour déjouer les tractations et les complots du DRS et réaliser le changement tant souhaité, il faut que nos élites se rassemblent et jouent une symphonie sans fausses notes, une symphonie qui retentira juste dans l’oreille du peuple. Le peuple refuse de s’embarquer dans « une ouverture « démocratqiue » taillée sur mesure ou de se contenter d’un changement de façade par une simple levée d’état d’urgence qu’applaudiront à grandes mains Paris et Washington.