Merouane Mokdad
Le chanteur tunisien Bendir Man a été expulsé cette semaine du territoire algérien après deux concerts, animés avec Baâziz, à Alger et à Bejaïa. « Ce que j’ai dit sur scène ne semble pas avoir plu aux autorités algériennes. J’ai interprété "99 % chabaa dimokratia" (99 % plein de démocratie) et j’ai dit que cette chanson est dédiée à tous les dictateurs arabes. Des agents de la sécurité militaire sont venus voir Baâziz et ont fait pression sur l’organisateur du spectacle. Et ils ont dit : "qu’est-ce que c’est que ce Tunisien qui vient foutre la pagaille en Algérie?" Je ne suis qu’un chanteur. Baâziz est artiste, il n’est pas terroriste », a confié Bendir Man à la radio tunisienne Mosaïque FM.
A Bejaïa, l’organisateur du spectacle a maintenu le concert malgré les pressions. « Et Bâaziz a tenu à ce que je monte sur scène. Le lendemain, les agents de sécurité, menés par un officier, sont venus m’expulser. L’un d’eux m’a dit : "tu es venu exporter la révolution en Algérie." Je lui ai répliqué que je n’étais pas un vendeur de tomate. Il m’a alors lancé que j’étais en train d’inciter les jeunes à bouger. Ma réponse était que les jeunes Algériens sont éveillés et savent parfaitement ce qui se passe », a encore expliqué Bendir Man.
Outre l’expulsion, le chanteur tunisien est interdit de séjour en Algérie. « On dit que je n’ai plus le droit d’entrer en Algérie. L’Algérie, c’est mon deuxième pays. Mais, je crois que c’est le prix à payer pour un artiste qui chante librement », a‑t‑il déclaré.