Le RCD, le FFS et le PT se sont exprimés en cette veille de 2012 sur les prochaines législatives et dressé un bilan contrasté du régime en place...
Que retiennent le RCD, le FFS et le PT de cette année 2011? Comment se projettent-ils dans celle de 2012 qui sera celle des législatives enclenchées par Bouteflika par une série de réformes qui semblent avoir adoubé les islamistes de l’alliance et ceux de l’ex-Fis? Les trois partis qui se sont exprimés en cette fin 2011 ne se sont pas encore prononcés sur leur participation ou non au scrutin parlementaire, maintenant ainsi le suspens, disent attendre des "signaux" forts en "garanties" du pouvoir en place et exigent une présence effective d’observateurs étrangers ou de nationaux "indépendants" tout en dressant un bilan mitigé du régime de Bouteflika.
Le RCD: l'agrément de nouveaux partis est "une pollution de la scène politique"
Le RCD, dans un long communiqué adressé à la presse en cette veille de 2012 commence par établir un constat sur les luttes démocratiques en Algérie à l’heure des "Révolutions arabes" estimant que "le régime algérien s’est rangé du côté de l’arbitraire et des criminels qui assassinent leur peuple et pillent leur pays" rappelant les émeutes de janvier à Alger" en s’adjugeant l’initiative de l’appel. Insistant sur les tentatives de marche avortées de janvier dernier durant lesquelles le leader du RCD s’adressait aux quelques manifestants du balcon du siège de sa fédération d’Alger centre, Saïd Sadi tient à rappeler avec emphase que "Le système a répondu par un déploiement digne des forces coloniales pendant la bataille d’Alger, allant jusqu’à paralyser les transports en commun dans le pays pour empêcher la mobilisation des Algériens ". S’exprimant sur la situation du régime en place, Saïd Sadi ne mâche pas ces mots sur le fait que ses dirigeants sont "usés, isolés et disqualifiés sur la scène internationale" et qu’ils "s’enfoncent dans le déni de réalité et achètent leur survie auprès des principaux partenaires de l’Algérie en bradant notre souveraineté économique et en jouant sur une nuisance islamiste entretenue depuis de longues années pour offrir leur sous-traitance sécuritaire."
Sur les élections législatives il se contente de relever un certain nombre d’indices qui sont, considère-t-il, des signes avant coureur d’une consultation électorale truquée d’avance. Pourtant, le RCD réitère sa revendication de "garanties" et d’une présence d’observateurs étrangers en pointant du doigt les critiques ayant porté sur cette proposition "les tergiversations visant à réduire la portée d’une surveillance internationale massive et qualifiée, notamment à travers le rejet du nettoyage du fichier électoral, la répartition et l’organisation des centres et bureaux de vote… "
Il voit dans l’agrément de nouveaux partis "une pollution de la scène politique" visant à "manipuler" par l’entremise de "la police politique" et les législatives et les Présidentielles de 2014. Par cette appréciation négative de l’homologation de nouveaux partis décidée par les récentes réformes sur lesquelles s’est abstenu, le RCD vise-t-il le futur parti d’Amara Ben Younès, l’UDR (Union pour la démocratie et la République) dont le congrès (constitutif ou extraordinaire) est prévu janvier 2012. Rappelons que Amara Benyounès a quitté le RCD dont il a été un des artisans en février 1989 pour rejoindre le gouvernement et l’alliance présidentielle. Pour le RCD, l’année 2012 sera encore plus "déterminante". Il assoit cette détermination sur la réappropriation du "capital symbolique de Novembre et de la Soummam" et sur la transmission des "valeurs et principes à la jeunesse, honneur et fer de lance de l’espérance algérienne"; des références somme toute érodées du fait qu’elles sont surtout l’apanage discursif du pouvoir. L’auteur de Amirouche, une vie, deux morts, un testament ne se reconnaît-il pas dans cet argument historique comme remède messianique à la crise ? Du contenu de cette déclaration, le RCD parle plus de lui-même que de l’Algérie : c’est lui a appelé à la marche de janvier dernier, c’est encore lui le dépositaire de "Novembre et de la Soummam", et, enfin, il situe l'importance de son prochain congrès "dans une conjoncture exceptionnelle" en ce sens qu’ "il permettra, est-il mentionné dans la déclaration, à notre parti de prendre la mesure des enjeux et de décider des visions, approches et actions qui conviennent le mieux à une situation radicalement nouvelle dans la scène politique d’après-guerre" Quels contenus met-il à "scène politique d’après guerre" ? Les "Révolutions arabes" ? La fin de la décennie noire ? Les unes et les autres sont-elles terminées pour les engranger déjà dans une ère "d’après-guerre"?
Le FFS: " Evitons au pays un nouveau cycle de violence"
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