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le snmg à l’épreuve

  • Le SNMG à l’épreuve du pouvoir d’achat

    LOUH N’est pas contre l’abrogation de l’article 87 bis

     

    Par : Hafida Ameyar

    Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a rappelé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III,  que le Salaire national minimum garanti (SNMG) a été relevé à 18 000 DA.

    Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a rappelé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, que le Salaire national minimum garanti (SNMG) a été relevé à 18 000 DA. Tayeb Louh ne s’est pas pourtant attardé sur le sujet, peut-être parce que l’augmentation du SNMG est entrée en vigueur depuis le 1er janvier de la nouvelle année. Il s’est néanmoins exprimé sur les autres dossiers ayant retenu l’attention de la 14e tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) qui s’est tenue à la fin septembre 2011, y compris sur les incidences de la suppression de l’article 87-bis du code du travail, qui définit le salaire de base en incluant un certain nombre de primes et indemnités. Le ministre a aussi abordé “la préservation du système national de retraite”, en insistant sur “les équilibres de la Caisse nationale de retraite”, de même que la réforme introduite en 2010 par son département, qui prévoit l’introduction “de sources additionnelles”, autres que les cotisations. Tayeb Louh est également revenu sur le pacte national économique et social reconduit par la dernière tripartite. L’invité de la rédaction de la Chaîne III a, en outre, parlé de l’emploi et du contrôle des 16 agences privées de placement agréées dans six wilayas du pays. Sans oublier “la politique de remboursement du médicament” destinée à promouvoir le produit générique. “Il n’y a pas de problème en ce qui concerne le médicament remboursable”, a-t-il affirmé, en renvoyant indirectement “la crise du médicament” au ministère de la Santé.

    Les salariés, entre  augmentations salariales et hausses des produits  de consommation  
    En Algérie, le SNMG est passé de 2 000 DA en 1990 à 18 000 DA en 2012. En juillet 1991, celui-ci a atteint les 2 500 DA, avant de passer à 3 500 DA en janvier 1992. En 1994, la décision est prise de relever le SNMG à 4 000 DA. Il faudra ensuite patienter trois années pour voir venir, en 1997, une augmentation du SNMG à 6 000 DA, applicable en trois tranches : de 4 000 à 4 800 DA à partir du 1er mai 1997, de 4 800 DA à 5 400 DA à partir du 1er janvier 1998 et de 5 400 à 6 000 DA à partir du 1er septembre 1998. Sous la pression des travailleurs et de leurs syndicats, le gouvernement accordera des hausses du SNMG de 2 000 DA, permettant alors à celui-ci de passer de 6 000 à 8 000 DA, puis à 10 000 DA, avant d’atteindre les 12 000 DA en 2007. Devant la poursuite des actions revendicatives, notamment des syndicats autonomes, le SNMG sera porté à 15 000 DA, à partir du 1er janvier 2010. Il sera relevé enfin à 18 000 DA à partir du 1er janvier de l’année en cours. Autrement dit, le SNMG a été revalorisé 10 fois tout au long de ces 22 ans dans bon nombre d’activités du secteur public et dans le secteur économique, grâce à la signature des conventions de branches. D’aucuns estiment que les hausses visaient “la paix sociale” ; d’autres, en revanche, soutiennent que l’objectif est avant tout “l’amélioration des conditions de vie” des travailleurs et de leur famille. Dans les faits, ces augmentations, et en particulier les dernières hausses du SNMG, ont été accompagnées par la flambée des produits de consommation. Aujourd’hui, alors que les salariés n’ont pas encore empoché le salaire de janvier 2012, les fruits, les légumes et les viandes, pour ne citer que ceux-là, affichent des prix excessifs pour le commun des Algériens. D’ores et déjà, des syndicats ont fait savoir que la dernière augmentation du SNMG de 3 000 DA demeure “insignifiante” par rapport à l’érosion continue du pouvoir d’achat des Algériens. La solution réside-t-elle dans le relèvement d’un SNMG “mieux adéquat” aux données locales, la mise en place d’un “mécanisme durable et opérationnel pour maîtriser les prix de produits de large consommation” ou l’abrogation de l’article 87-bis du code du travail ? En attendant une meilleure répartition des richesses nationales et le rapprochement des normes internationales, en matière de calcul du SNMG, il faudra bien se décider.


    H.A.