Les prêches des imams sous surveillance
Les prêches du Ramadhan devront être axés vers les commerçants qui visent le gain facile.
Une note du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a instruit, jeudi, les imams des mosquées à adopter des prêches, pendant le mois sacré du Ramadhan, qui soient en relation directe avec les préoccupations quotidiennes des citoyens.
Le sujet du prêche d'un imam devrait, selon le chargé de l'information, Adda Fellahi, refléter les «tracas de la vie quotidienne du citoyen» et ses préoccupations journalières.
A partir de ce constat, ce responsable a indiqué que les imams doivent abandonner, dans leurs prêches, durant le mois de Ramadhan, les discours traditionnels et les «axer davantage sur les soucis et préoccupations des citoyens».
Les imams, a-t-il confirmé, ont démontré, ces derniers temps, leur disponibilité et leur aptitude à adhérer à cette démarche sociale en abordant des sujets de la vie quotidienne qui concernent directement les citoyens.
Le discours des imams, en cette période, a-t-il précisé, devra être orienté «essentiellement» vers les commerçants afin de «les dissuader de profiter de ce mois sacré pour réaliser des gains faciles», à la limite illicites, en lésant le simple citoyen qui subit les effets de la hausse des prix des produits de large consommation, notamment.
Il s'adressera également, selon lui, «aux personnes malades auxquelles il est interdit de jeûner» médicalement et religieusement parlant, en les exhortant à respecter les prescriptions médicales afin de ne pas nuire à leur santé.
Des instructions seront également données, à travers ces prêches, aux personnes chargées de l'entretien des mosquées qui doivent veiller «à l'hygiène et à l'aération en utilisant modérément les appareils de climatisation afin de préserver la santé des fidèles d'autant que le mois du jeûne aura lieu durant une période réputée chaude dans l'année,» estime-t-il.
Fellahi a aussi appelé les imams à se conformer au calendrier établi par le ministère sur les horaires du «f'tour» et de l'«imsak» dans le souci de préserver l'unité de la nation et respecter la référence nationale à cet égard.
Le ministère insiste, par ailleurs, sur la nécessité pour les imams, qui dirigent les prières surérogatoires (taraouih), de réciter le Coran selon le mode local de lecture du Coran, appelé «Ouarch». M. Fellahi a indiqué que «des milliers d'exemplaires du Coran ont été imprimés avec ce mode d'écriture (Ouarch) et distribués aux mosquées... Ceci ne signifie pas l'exclusion des autres modes de lecture, mais cette préoccupation obéit à la démarche visant à préserver ce legs culturel et spirituel algérien», a souligné Fellahi qui a noté que la priorité dans la direction des prières sera donnée «aux imams qui ont appris par coeur tout le Coran et qui ne recourent pas au livre sacré durant la prière».
Abordant la 8e édition du prix international d'Algérie du Saint Coran, qui se déroulera à Tlemcen dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», il a annoncé la participation, pour la première fois, de la Pologne, à ce concours international de psalmodie du Saint Coran.