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les associations de malades chroniques dénoncent

  • Les associations de malades chroniques dénoncent

    Mettre un terme à la gestion catastrophique des médicaments

    Par Amel Bouakba

    L’anarchie, qui s’est emparée du marché des médicaments ces dernières années, a provoqué des pénuries répétées dans plusieurs hôpitaux. Une situation pénible qui pèse lourdement  sur les malades chroniques qui soufrent en silence. Une défaillance dont se plaignent les associations de malades qui ont exprimé, hier, leur cri de détresse, au forum d’El Moudjahid. Une rencontre initiée par le réseau des associations de malades chroniques présidé par
    Abdelhamid Bouallag, qui a également réuni des représentants du ministère de la Santé et le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH).
    Fraîchement installé à la tête de cette structure, Cherif Delih a hérité de lourds et brûlants dossiers liés à la distribution  des médicaments. Il promet toutefois de prendre en charge ces questions et de faire du mieux qu’il pourra pour mettre un terme aux pénuries et aux ruptures de stocks répétitives. Il a annoncé que la PCH a consacré une grosse partie de son budget aux maladies chroniques et que l’oncologie  est en tête (37%), soit huit milliards de dinars, une augmentation de deux milliards de dinars», dit-il.  Pendant que les responsables des institutions officielles annoncent des mesures à même de faire changer la situation et que d’autres se rejettent la balle quant à la mauvaise gestion des médicaments, les associations des malades ne décolèrent pas et montent au créneau. Ainsi, l’association Nour Doha d’aide aux cancéreux, l’association contre les myopathies,  SOS hépatites virales, pour ne citer que celles-là, affichent leur révolte et s’en prennent aux chargés de la santé. Car, entre les discours officiels qui brossent un tableau idyllique de ce secteur et la réalité, il y a tout un monde. La présidente de Nour Doha évoque la souffrance des cancéreux qui n’ont pas accès à la radiothérapie, un traitement indispensable. Des cris qui n’ont pas eu d’écho auprès du ministère de la Santé, alors que de nombreux cancéreux attendent un rendez-vous de radiothérapie. Un jeune cancéreux de 28 ans de Tizi Ouzou est décédé dernièrement car n’ayant pas eu accès à la radiothérapie. Le  drame des malades est quotidien. Mme Bahamid, présidente de l’association contre les myopathies dénonce, quant à elle, les pénuries qui touchent les médicaments Imurel, Methylase et les réactifs pour les biopsies musculaires. Des pénuries, dit-elle, qui privent des malades de médicaments vitaux. De son côté, Abdelhamid Bouallag, le président de SOS hépatites virales interpelle les autorités concernées et demande aux responsables de se mettre à la place des malades  chroniques qui ne peuvent bénéficier d’un traitement nécessaire.  Selon lui, il est urgent de mettre fin à l’anarchie qui règne en maîtresse dans le secteur et pénalise fortement les malades. Pour l’orateur, «la responsabilité incombe au ministère de la santé». «Il n’y a, précise-t-il, ni étude ni programme sérieux sur les prévisions concernant les médicaments au niveau des hôpitaux, car la PCH se plaint de l’envoi en retard des commandes pour les hôpitaux. Or, ajoute-t-il, la PCH, qui est l’intermédiaire entre les opérateurs de pharmacie et les hôpitaux,  a besoin d’un délai minimum de trois mois pour établir ses commandes auprès des fournisseurs».
    M. Bouallag relève une situation qui traduit cette mauvaise gestion. Il indique qu’en ce moment même il existe une pénurie de médicaments contre l’hépatite dans les hôpitaux due à un dysfonctionnement flagrant. «Ainsi, confie-t-il, malgré le budget important débloqué pour l’achat de médicaments destinés aux malades atteints d’hépatite [300 milliards de centimes], les hôpitaux refusent d’en acheter, expliquant qu’ils ne disposent pas de budget suffisant».    
    Pour ailleurs, le représentant du ministère de la Santé, le problème de la mauvaise gestion des médicaments se pose au niveau des hôpitaux. «Il y a, a-t-il expliqué, une mauvaise coordination entre les hôpitaux et la PCH».  

    A. B