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les praticiens passent à la vitesse supérieure

  • Les praticiens passent à la vitesse supérieure

    SIT-IN DEVANT LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ, DIMANCHE PROCHAIN


    Ils ne veulent pas lâcher prise

    Les praticiens ont qualifié les déclarations récentes du ministre, Djamel Ould Abbès, de «propos scandaleux et outrageants».

    Au deuxième jour de leur grève illimitée, les médecins généralistes et spécialistes passent à la vitesse supérieure. «Nous appelons nos adhérents à venir massivement au sit-in prévu dimanche prochain, devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (Msprh, à Alger)», a déclaré, hier, le Dr Lyès Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), joint par téléphone. Cette résolution a sanctionné la réunion du Snpsp et du Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), tenue lundi, au soir du premier jour de leur débrayage ouvert.
    Elle a été répercutée par un communiqué signé, conjointement, par le Dr Mérabet et le Dr Mohamed Yousfi, président du Snpssp. «L’intersyndicale appelle tous les praticiens à participer en masse au sit-in prévu devant le Msprh, le dimanche 22 mai, à 11 heures», lit-on dans le même communiqué.
    Dans la foulée, les deux syndicats ont qualifié les déclarations faites récemment par le ministre Djamel Ould Abbès de «propos scandaleux et outrageants à l’adresse des praticiens de la santé publique». Dimanche dernier, le ministre a tiré à boulets rouges sur les praticiens grévistes.
    «La récréation est terminée», leur a-t-il lancé, via la Télévision nationale. Il a, également, menacé d’appliquer la «loi dans toute sa rigueur». Et les sanctions, selon les dirigeants syndicaux, n’ont pas tardé à tomber. Il s’agit «des retraits sur salaires» et de l’«interdiction absolue de tenir des sit-in et assemblées générales», a rapporté le communiqué de l’intersyndicale.
    «En plus de ces mesures, le ministère a envoyé des inspecteurs (le secteur en compte 200, à l’échelle nationale) pour intimider les médecins», a fustigé le Dr Yousfi, contacté par nos soins. Ces mesures auront-elles un impact sur la grève des praticiens? Les responsables de l’intersyndicale assurent que leur mouvement suscite une mobilisation de plus en plus accrue, à l’échelle nationale. «Le taux national de la grève a dépassé le seuil des 80%», a estimé le Dr Yousfi. Le même constat est partagé par le Dr Mérabet. «La mobilisation des praticiens répond, parfaitement, à nos attentes», a-t-il soutenu. C’est dire que Djamel Ould Abbès fait face à une contestation toujours plus forte...

    Les étudiants en médecine toujours en grève
    Le mot est donné. Les étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie ont décidé de poursuivre leur grève. «Notre débrayage continue», a tranché le Dr Fayçal Oulebsir, porte-parole des étudiants en chirurgie dentaire, rencontré hier à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger. Le Dr Oulebsir a déploré l’échec de la réunion tenue, lundi, au siège du ministère.
    «Les représentants du ministère, à leur tête le secrétaire général, nous ont accusés de faire de la politique», a-t-il regretté. Et de jeter un pavé dans la mare: «Le doyen des facultés de médecine, le Pr Arrada (présent à la réunion), a rapporté au ministère des faits erronés. C’est ce que nous avons signalé, séance tenante, devant le concerné qui a observé le silence.» Quid du mouvement des médecins-résidents? Du tac au tac. Les médecins résidents ont décidé de maintenir leur grève ouverte.
    «Nous restons en grève tant que nos revendications ne sont pas satisfaites», a annoncé, hier, le Dr Sahnoune, délégué du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), à L’Expression.
    Quid de la réunion tenue, lundi, au ministère? «Elle n’a rien apporté de nouveau», a regretté le Dr Sahnoune. «Les médecins résidents doivent reprendre le travail et continuer leur protestation au lieu de sanctionner les malades», a déclaré le ministre, lors d’un point de presse animé juste après la réunion des représentants du ministère avec ces mêmes médecins.
    «A l’heure où vous m’appelez (hier) je suis de garde. Nous assurons largement le service minimum. Nous l’avons dit depuis le début de la grève (il y a 2 mois): notre action vise l’amélioration de nos conditions de travail pour une meilleure prise en charge du malade. C’est au ministre de prendre ses responsabilités», a rétorqué le Dr Sahnoune. Ould Abbès l’entendra-t-il de cette oreille?

    Mohamed Sadek LOUCIF