AFFAIRE DU JEUNE DÉCÉDÉ AU COMMISSARIAT CENTRAL DE CONSTANTINE
C’est avec joie et soulagement que les familles des sept policiers, accusés dans l’affaire Kamel Toufouti, décédé en décembre dernier dans les locaux du commissariat central de Constantine, ont accueilli le verdict du procès en appel rendu, hier matin, par la cour de Constantine.
Accusés de négligence grave ayant entraîné mort d’homme et non-observation des mesures règlementaires, les peines prononcées, hier, par le président de la séance à l’encontre des mis en cause dans cette affaire ont été revues à la baisse. En bref, un officier de police (AF) a été condamné à une année de prison ferme, dont six mois avec sursis, assortie d’une amende de 20.000 DA. Un autre officier, l’inspecteur de police (BA) a écopé, lui d’une peine de quatre mois de prison avec sursis. Des peines, qu’ils ont effectivement purgées, puisqu’ils ont passé plus de six mois en garde à vue. Quant aux cinq autres mis en cause dans cette affaire, deux commissaires de police et trois AOP, ils ont bénéficié de la relaxe. Il est utile de préciser, à ce titre, que le représentant du ministère public près la cour de Constantine avait requis, au terme d’un procès marathonien qui s’est déroulé hier, trois années de prison ferme assorties d’une amende de 20.000 DA contre les sept policiers. Un procès où se sont succédé, tour à tour devant la barre de la cour une dizaine de personnes entre accusés, témoins des deux parties, experts médicolégaux et avocats. Ces derniers ont tenté, chacun à leur manière de plaider la cause de leur client. L’avocat de la famille Toufouti, récusant, toujours la théorie du suicide a demandé dans sa plaidoirie une reconstitution des faits en présence des avocats des deux parties ainsi qu’une nouvelle autopsie. Demande, du reste que le juge a refusée, étant donné que la dépouille, en état de décomposition avancée ne pourra rien apporter de nouveau. De leur côté, les avocats de la défense ont tous plaidé l’acquittement pur et simple de leurs clients car, aucun indice pouvant démontrer la culpabilité des accusés n’a été apporté jusque-là. Il convient dans ce contexte, de rappeler que les sept policiers, jugés, une première fois devant le tribunal de Chelghoum Laïd, ont écopé de peines allant de six mois à deux ans de prison ferme. En effet, deux commissaires de police et un officier ont été condamnés à deux années de prison ferme assorties d’une amende de 50 millions de centimes alors qu’un autre officier a écopé d’une peine d’un an d’incarcération. Deux AOP s’en étaient sortis avec six mois de prison au moment où un seul agent de police avait bénéficié de la relaxe. Aussi, et selon des sources concordantes, on apprend que la famille de la victime, déçue par le verdict, compte introduire un appel devant les hautes instances juridiques.
Farid Benzaïd