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les vérités du commandant azzedine

  • Les vérités du commandant Azzedine

    Séminaire sur la création de l’état-major de l’Armée de libération nationale

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    Hier, au cercle militaire de Beni Messous, le commandant Azzedine a prononcé son témoignage sur cette période de la guerre de Libération.

    Les ministères des Moudjahidine et de la Défense nationale ont coorganisé hier, au cercle militaire de Beni Messous, un séminaire sur la création de l’état-major de l’ALN. Etaient présents à cette manifestation le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, le ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Ghnaïzia, les généraux à la retraite Mohamed Betchine, Khaled Nezar et Mohamed Touati, des officiers supérieurs de l’ANP, d’anciens maquisards et responsables de l’ALN, ainsi que des moudjahidine.
    C’est devant cette assistance que le commandant Azzedine a prononcé son témoignage sur cette période de la guerre de Libération.
    Commandant de la Wilaya IV et membre de l’état-major général, l’orateur a regretté d’abord que «très peu de choses aient été écrites sur le sujet depuis le recouvrement de l’indépendance nationale dont nous nous apprêtons à célébrer le cinquantième anniversaire».
    «Ce n’est pas tant la pertinence de sa création qui suscite des interrogations mais l’opportunité de sa fondation», lance d’emblée le commandant Azzedine, précisant : «Pourtant, des frémissements, certes encore timides et imprécis, annonçaient l’entrée de la guerre (…) dans une phase politico-diplomatique avec la proposition floue d’un référendum d’autodétermination.»


    «Nous sommes en janvier 1960, une des plus violentes guerre du XXe siècle entrait dans sa sixième année. L’ALN, fondée en 1954, se donnait, sous l’autorité du GPRA et pour la première fois, une direction unifiée», raconte le responsable de la Wilaya IV qui revient sur les conditions dans lesquelles des hommes ont lancé la Révolution : «C’est la détermination des hommes qui écrit l’histoire et qui en force le cours.» L’ancien maquisard ajoute : «Les novembristes, animés par leur seule volonté, avaient entrepris de décrocher la lune avec une perche et une échelle.» Le commandant Azzedine dit avec beaucoup d’émotion : «C’est le fusil de chasse mes frères qui a eu raison des chars et des B26. Le fusil de chasse entre les mains de Si Lakhdar, armé de sa foi affrontait la France et l’OTAN». C’est le congrès de la Soummam qui va «structurer le Front et l’armée de libération, il va créer le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) et surtout le CCE, qui sera chargé de la coordination politico-militaire», a indiqué l’orateur, avant de préciser qu’il n’y a pas eu d’état-major chargé des questions de stratégie et de tactique militaires.
    Pourtant, selon lui, «Krim Belkacem, encore colonel de la zone devenue depuis Wilaya III, en aura fait la suggestion». «Elle aura été écartée», dit-il. Le comandant Azzedine rapporte : «Certains, dit-on, y ont vu une démarche d’autopromotion de la part du chef de la wilaya III, d’autres estiment que les animateurs qu’étaient Abane Ramdane et Ben M’hidi, ayant opté pour la primauté du politique sur le militaire, ne voyaient pas la nécessité de créer une structure qui risquerait de s’opposer au CEE et d’amener ainsi la fitna dans le front qui avait été constitué patiemment.»


    Le commandant Azzedine n’a pas manqué également de revisiter certaines crises qui avaient secoué, à l’époque, l’ALN et le GPRA. «En septembre 1959 (…) de Gaulle faisait la proposition de recourir au référendum d’autodétermination. On se disait que la paix avait finalement des chances. Très minces encore, certes, mais il ne fallait pas les rejeter d’un revers de la main», raconte l’ancien responsable de la Wilaya IV. Et d’ajouter : «Bentobbal à l’Intérieur, Boussouf à l’armement et aux liaisons générales, ont conclu qu’il ne faudrait pas que l’indépendance intervienne avec Krim Belkacem à la tête des forces armées.» «C’est la lecture politique de faits historiques», précise le commandant Azzedine, qui poursuit que «les deux premiers avaient exercé une pression sur le troisième pour le contraindre à réorganiser l’armée». En effet, Krim Belkacem a été affecté à un poste civil, il est devenu ministre des Affaires étrangères. Selon l’orateur, «de l’équilibre des forces d’influence entre ces trois leaders naîtra le Comité interministériel de guerre». Et du CIG, dit-il, naîtra pour la première fois un état-major de l’Armée de libération nationale.

    Said Rabia