Par                    : Farid Belgacem 
 
Le créneau de l’automobile en Algérie connaîtra sans doute beaucoup de changements dès janvier à en croire les professionnels du secteur qui appréhendent la prochaine rentrée, surtout que le Salon international de l’automobile pointe déjà son nez.
De  l’annonce de la première voiture made in Algeria au carburant aux  normes Euro-5, en passant par les augmentations probables de la vignette  et du carburant, le consommateur n’arrive plus à cerner le sujet, même  si le concessionnaire s’accorde à trouver, à chaque nécessité, un  palliatif pour que son produit ne prenne pas un millésime de plus dans  les dépôts. 
 
Renault, Volkswagen, SNVI et les Chinois, qui produira la première voiture “made in Algeria” ? 
 Si  le processus de production d’un véhicule particulier, à partir de 2011,  à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) est déjà en  cours, sans préciser pour le moment l’identité du partenaire, il faudra  savoir qu’un comité technique étudie, actuellement, la possibilité  d’utiliser les capacités industrielles installées dans un processus  d’industrialisation d’un véhicule particulier et qui sera homologué et  labellisé en Algérie. Parallèlement, Renault, selon les autorités  algériennes, est prêt à monter la première voiture made in Algeria. La  chose se précise, mais les négociations se poursuivent avec un autre  concurrent aussi puissant, en l’occurrence Volkswagen qui a manifesté  son intention de s’installer en Algérie. Mais la surprise pourrait venir  des Chinois qui avaient manifesté, également, leur intention  d’installer des usines de montage dans l’Oranie. Mais quel que soit le  constructeur, les négociations sont en bonne voie du côté du ministère  de l’Industrie. 
 
Licence automobile :  Les veuves de chahid et les ayants droit bénéficiaires 
L’année  2011 sera marquée par la mesure inscrite dans le projet de loi des  finances 2011, adopté le 14 novembre 2010, par l’Assemblée populaire  nationale (APN) où figure un article qui élargit la licence d’achat de  véhicules touristiques neufs aux veuves de chahid et ayants droit. Selon  ce texte de loi, ces deux catégories bénéficieront, en effet, de  l’exonération fiscale (droits et taxes) pour l’achat ou l’importation de  véhicules neufs. La durée dudit droit est valable pour cinq ans avant  qu’il ne soit renouvelé. Ainsi, les enfants de chahid (ayants droit),  qui bénéficieront désormais de cette nouvelle mesure, auront droit à une  exonération des droits et taxes de 60 %, comme les moudjahidine dont le  taux d’invalidité dépasse 60 %. Une revendication que les organisations  des ayants droit avaient porté au plus haut niveau de l’État et qui est  désormais satisfaite et applicable à partir du nouvel an. 
 
Carte jaune :  les prolongations, c’est fini ! 
La  prolongation par les concessionnaires de la carte jaune, généralement  valable 60 jours à partir de la mise en circulation d’un véhicule neuf,  ne sera plus de mise à partir de janvier 2011. C’est la décision de la  direction de la réglementation des affaires générales et du contentieux  de la wilaya d’Alger qui, dans une note destinée aux concessionnaires et  aux importateurs de véhicules, interdit tout renouvellement de la carte  jaune une fois les 60 jours, autorisés à compter de la date de  livraison indiquée par le concessionnaire ou l’importateur, consommés.
La  note publiée par auto-utilitaire.com précise que les services concernés  estiment que les 60 jours suffisent amplement à préparer et remettre le  dossier final du véhicule au client. Mais est-ce le cas une fois la  note entrée en vigueur ? Pas évident ! Pourtant, précise-t-on, ladite  loi existe depuis le 3 mars 2004. On pouvait ainsi lire : “La durée de  validité du récépissé provisoire carte jaune, une fois le véhicule vendu  à son acquéreur, est de 60 jours, non renouvelable, à compter de la  date de livraison indiquée par le concessionnaire et/ou l’importateur,  pour permettre la constitution de dossier de demande d’immatriculation  et son dépôt auprès du service territorialement compétent, chargé de la  délivrance des cartes grises.” Du coup, seuls les véhicules, dont  l’année civile est en cours de validité et dont les commandes sont  annulées, bénéficient de cette prolongation. 
Cela va sans dire que  “le récépissé de mise en circulation provisoire ne peut, en aucun cas et  sous aucun prétexte, être remplacé par un document de substitution à  l’initiative des services du concessionnaire et/ou de l’importateur, ni  remis à l’acquéreur du véhicule raturé ou surchargé et ce, à l’effet  d’éviter les rejets de dossiers de demande d’immatriculation”. Autrement  dit, les récépissés délivrés par les agents vendeurs sont nuls et non  avenus. 
 
Vous roulez en GPL, vous êtes exonérés de la vignette auto ! 
L’année  2011 se veut une “année verte” en Algérie. Et tant mieux et pourvu que  ça dure ! C’est ainsi que le projet de loi des finances 2011 a plaidé  pour l’exonération de la vignette automobile pour les propriétaires de  véhicules équipés en GPL/C.
Le projet, présenté à l’APN inscrit cet  article dans une approche de protection de l’environnement. Le texte du  PLF consacre également “l’obligation de transmission” par les sociétés  et compagnies d’assurance ou de réassurances ou d’autres intervenants  d’un état des polices d’assurance contractées par les personnes  physiques, morales et les entités administratives au profit de leurs  véhicules. Reste à savoir le suivi de cette décision par les autorités  concernées. 
 
Naftal prépare le carburant aux normes Euro-5 
L’autre  bonne nouvelle viendra de la Société de production et de  commercialisation des carburants, gasoil et essence. Longtemps souhaité  par les concessionnaires et les automobilistes, le nouveau carburant aux  normes Euro-5 devra être commercialisé à partir de l’année 2011,  rassure-t-on. Naftal, longtemps critiquée sur ce chapitre, a mis le  paquet et dans la recherche et dans l’investissement. 
Du coup, la  balle est dans le camp des concessionnaires appelés à adapter leurs  commandes et à s’adapter aux nouvelles règles. Car, dans un passé  récent, des véhicules neufs ont carrément coulé à cause de la nature des  carburants, selon des concessionnaires. Mais, diront ces derniers, une  fois le carburant Euro-5 arrivé dans nos pompes ? C’est juste une  question… 
Pièces de rechange : obligation de provenance du pays d’origine 
Il  y a plus d’une année, les pouvoirs publics avaient promulgué la loi du 2  novembre 2009 interdisant l’importation de la pièce de rechange  automobile qui ne proviendrait pas du pays d’origine. Décidée par le  ministère du Commerce, cette loi avait suscité autant d’appréhensions  que de craintes chez les concessionnaires. Pour preuve, son  interprétation donnera lieu à des dégâts, notamment au niveau de son  application. Et pour cause, la contrefaçon sévissait et la pièce de  rechange usagée, interdite en 2007, continuait à inonder les étals des  marchés de gros comme de détails ! Ce n’est que quelques mois après que  cette loi donnera ses premiers effets. 
À titre illustratif, durant  les neuf premiers mois de l’année 2010, les importations d’accessoires  automobiles ont baissé de 30,87 % et celles des pneumatiques de 63,37 %,  selon le Centre national de l’informatique et des statistiques des  Douanes (CNIS). Du coup, la tendance est à la généralisation de cette  loi à partir de janvier 2011 pour donner un véritable coup de pied dans  la fourmilière et juguler la phénomène de la contrefaçon qui tue sur nos  routes. 
 
Les administrations mettent le cap sur la sécurité 
Désormais,  les administrations appelées à soumissionner pour l’acquisition de  véhicules neufs, que ce soit dans le cadre du renouvellement des parcs  roulants ou de mesures d’accompagnement, doivent exiger des garanties en  matière de sécurité. C’est ainsi qu’une nouvelle mesure a été  introduite afin que les véhicules acquis par les administrations  (ministères, daïras, wilayas, services de sécurité, hôpitaux, écoles…)  devront être équipés d’airbags, d’ABS, de ceintures de sécurité  adaptables aux normes de sécurité et homologués par l’administration des  mines. Faute de quoi, la commande fera l’objet d’une annulation au  préjudice des concessionnaires. Sur ce point précis, ces mesures ont  également été introduites dans les cahiers des charges et tout véhicule  ne répondant pas aux normes de sécurité exigées sera soumis à expertise  avant de faire l’objet d’un dossier de contentieux. 
 
Retour du crédit à la consommation :  Qu’en est-il exactement ? 
Au  stade de la rumeur depuis le mois d’avril dernier, c’est-à-dire à la  veille de la copie finale de la loi des finances complémentaire 2010, le  retour du crédit à la consommation, chapitre crédit véhicules,  constitue le souhait de tous. D’abord des concessionnaires, ensuite des  consommateurs. Côtés représentations des firmes automobiles installées  en Algérie, on estime que le retour de cette mesure ne pourrait être que  salutaire pour le secteur. Côté acheteurs, l’engouement est plus qu’une  bouffée d’oxygène. “Nous avons entendu parler du retour du crédit à la  consommation, mais rien d’officiel ! De toutes les façons, le retour du  crédit à la consommation, de manière générale, est inéluctable. Reste à  savoir sous quelles formes le gouvernement le fera”, nous confie-t-on  dans le milieu des professionnels de l’automobile. 
Depuis sa suppression, le parc automobile s’est stabilisé autour de 230 000 et
240  000 véhicules importés contre 270 000 pendant l’année 2009. Mais le  problème n’est pas là puisque les entreprises bénéficient de la formule  du leasing alors que le particulier semble le plus visé par ces mesures  d’interdiction. Le premier perdant dans cette affaire reste le secteur  bancaire où l’anarchie régnait dans l’octroi des crédits. En seconde  position, les concessionnaires et les consommateurs qui, dans un monde  de libéralisation des services, se retrouvent dans une position de wait  and see. 
 
Le site Internet de l’association AC2A 
Dotée d’un site web, à savoir www.ac2a-dz.com,  l’Association nationale des concessionnaires automobile (AC2A) continue  de publier en temps réel les statistiques des ventes par marques, par  modèles et par segments de tous les concessionnaires qui lui  communiquent leurs chiffres mensuels. De l’info du jour, en passant par  l’analyse du marché, ce site se décline en plusieurs rubriques, à  commencer par la présentation de l’AC2A, ses objectifs et son combat  quotidien pour préserver un marché aussi névralgique que celui de  l’automobile.
Du multimédia et de l’actualité, ce site a également  consacré une rubrique pour le contrôle technique des véhicules.  “Défense, services, prospective, ces trois missions, seul l’association  des concessionnaires de l’automobile est aujourd’hui capable de les  mener avec pragmatisme, objectivisme et efficacité. “L’association,  c’est de la valeur ajoutée pour votre entreprise dans le respect des  valeurs qui font notre profession”, lit-on dans la présentation de  l’AC2A.