Depuis quelques mois, on constate une augmentation de la pression exercée sur les médias du Maghreb. Il est reproché tout débordement, ou critique potentielle du pouvoir. Et pour les contrevenants, cela peut aboutir à l'emprisonnement.
Taoufik Benbrick, journaliste et écrivain tunisien engagé, vient de connaître cela, ayant été détenu pendant 6 mois pour avoir osé s'exprimer.
Ali Lmrabet, journaliste marocain, ancien Directeur de l’hebdomadaire Demain, a été incarcéré en 2004 pour "offense au roi". Il est interdit d’exercer sa profession pendant dix ans en 2005 ;
Mohamed Benchicou, journaliste algérien, ancien directeur du Matin (liquidé), a purgé deux années de prison suite à la publication d’un livre sur le Président Bouteflika.
Tous les trois seront lundi 17 mai à Montpellier dans une journée d’action et de réflexion autour du problème de la Liberté de la Presse au Maghreb, organisée par l’Association Coup de Soleil, le Club de la Presse de Montpellier, les Amis du Monde diplomatique.
Ils seront aux côtés de Mme Siham Bensedrine, journaliste tunisienne et militante des Droits de l’Homme en Tunisie, Directrice de Radio Kalima (radio libre) et de Yahia Bounouar ancien journaliste algérien du Matin, Directeur de Radio Kalima Algérie (radio libre).
Ils expliqueront comment, confrontés aux mêmes tracasseries administratives et aux mêmes persécutions judiciaires, les journalistes du Maghreb ont choisi de faire bouger les lignes en s’attaquant à tous les tabous qui étouffent et obstruent l’avenir des sociétés de la rive sud de la Méditerranée.
Malmenés par les assignations et les emprisonnements, soumis en permanence à la menace de la disparition de leurs journaux et parfois interdits d’exercer leur profession, les journalistes du Maghreb ont plus que jamais besoin du soutien et de la solidarité des opinions publiques internationales.
En dénonçant les archaïsmes et les ambiguïtés des trois pouvoirs, en s’attaquant de front aux dérives immorales de la corruption institutionnalisée, en plaçant les droits de l’homme au cœur des débats politiques, les journalistes du Maghreb entendent exercer une pression inédite sur la gouvernance de leurs trois pays en offrant à leurs sociétés les espaces de liberté dont elles ont besoin.
Une rencontre unique et exceptionnelle, au service de la liberté d'informer.
L.M.
Conférence de presse à 11 heures au Club. Entrée libre.
Débat à 19 heures au