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  • DOK+LOK= CNT 2012 ?

     

    Si Larbi Hanafi

    El Watan le 02.06.12
    Sans les frappes de l’OTAN, sans les thouars, notre CNT a été bel et bien installé, salué, comme de coutume, par toutes les chancelleries qui nous ont à l’œil.

    Il a suffi d’une campagne soutenue, appelant uniquement à voter, rien qu’à voter, relayée par tous les partis participationnistes, dont l’unique programme était «le danger extérieur et l’unité nationale menacée», ficelée par un discours moralisateur du chef de l’Etat qui désigna, à 48 heures du scrutin, l’heureux lauréat, que le rideau de la récréation est tombé. La partition était tellement bien jouée cette fois encore qu’il y a eu juste une impression de déjà-vu.
    Les dégâts collatéraux sont nombreux :

    1 324 363 «réfugiés» victimes du vote refuge proclamé par DOK en faveur du champion, retour en force de la pensée unique et inique et changement dans la continuité. Bien sûr, des partis jouant aux vierges effarouchées ont crié au scandale, aux transactions et quotas, sont arrivés même à s’organiser en Front rejetant le scrutin sans toutefois démissionner, car «respectueux de leurs électeurs» qu’ils tiennent à ne pas trahir et à défendre !
    La passionaria, quant à elle, a dénoncé «la punition» évitant d’outrepasser la ligne rouge. Le vétéran de l’opposition, dont la participation était tactique avec un résultat «intic», est resté de marbre.

    Pas un mot sur la fraude. Il s’est contenté de «dénoncer la désorganisation» en conseillant les mécontents de mieux s’organiser lors des prochains scrutins, s’inscrivant ainsi dans une dynamique aux effets insoupçonnés des élections locales de l’automne prochain, afin d’atténuer la fronde qui le ronge, à travers la redistribution des postes à pourvoir pour les repentis et un «traitement exemplaire» aux frondeurs. Pour rappel, le texte du président du FFS, annonçant les sanctions 2012, est, à quelques nuances près, le copier/coller destiné aux protestataires de 2006 déjà !
    Lors de ce scrutin fardé, ou plutôt olympiades de la ruse, il n’y avait pas de place à la crédulité qui signifie stupidité sinon compromission. Car, dans l’ensemble, tous ont crié au loup, mais tous auraient aimé être l’ami du loup ! Les plus sages ont été récompensés par Belaïz.

    En fin de compte, le «1er novembre 54» du 10 mai n’aura concerné que ses disciples et consacré la loyauté des jardiniers du régime adeptes de la résistance passive dans une dictature d’adhésion* qui, paraît-il, sans elle, rien ne se fera et qu’elle est là par devoir patriotique.
    Car souvenons-nous, à l’indépendance, on parlait du peuple algérien révolutionnaire qui libéra le pays du joug colonial, dans le milieu des années 1990, c’était la famille révolutionnaire qui avait volé au secours du peuple contre son extermination par le glaive et aujourd’hui, on parle déjà du club révolutionnaire** qu’incarnera le duo P/FLN et RND et peut-être même le FFS si affinités… pour épargner le système, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance, du syndrome du printemps arabe et ses fâcheuses conséquences qui mettront à nu ses sous et ses dessous.

    Pensant gouverner par la ruse et le mensonge dont le dernier en date est «tab djen na» et «place aux jeunes» à l’image de LOK du haut de ses 73 ans, la nouvelle alliance, après avoir répudié un de ses ex-, paraîtra plus robuste parce que les pouvoirs de décisions seront toujours concentrés à El Mouradia et que la société semblera plus homogène et ordonnée contrairement à une démocratie où la transparence et le libre débat importuneront le roi et sa cour actuelle et à venir.
    Mais une question taraude l’esprit de tout observateur : pourquoi le chef de l’Etat légifère-t-il par ordonnance, en contournant le Parlement, alors qu’il est de notoriété publique, et il est le premier à le savoir, que ce dernier ne s’opposera jamais à lui car il est fait par lui, pour lui et contre les autres ?

    Alors, cette nouvelle APN restera-t-elle cette chambre d’enregistrement d’un exécutif malgré quelques intermittentes gesticulations internes ou aura-t-elle le beau rôle d’un CNT qui ne servira que de lien formel avec les composantes clientélistes de la société pour préparer la présidentielle de 2014 ?