L'interdiction d'une manifestation organisée par un parti politique à Alger comporte des risques d'explosion sociale, a averti samedi 22 janvier la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh).
"Le fait d'interdire des marches pacifiques encadrés par des partis et la société civile, c'est pousser à une explosion", a déclaré par téléphone à l'AFP son président Mostefa Bouchachi.
"C'est désolant". Une marche organisée par le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, opposition) avait été interdite par les autorités d'Alger mais le RCD avait décidé de la maintenir. Au siège de la formation, en plein centre d'Alger, un cortège qui devait se transformer en marche a été bloqué par la police.
Des heurts ont fait au moins six blessés, selon le RCD, dont deux de ses responsables. La police, citée par l'agence APS, a dit avoir enregistré sept blessés dont deux graves.
"Il y a trois semaines, les autorités disaient que les jeunes émeutiers pouvaient revendiquer de manière pacifique et lorsqu'un parti politique veut faire une marche on la lui interdit", s'est insurgé le président de la Laddh.
"On ne comprend plus ce que le régime veut faire de cette Algérie", a ajouté Me Bouchachi.
Vendredi la Laddh, quatre syndicats autonomes, le RCD et l'autre parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS), avaient annoncé à l'issue d'une réunion la création d'"une coordination nationale pour la démocratie".
Ouverte à d'autres personnalités, elle devrait se réunir à nouveau vendredi prochain pour discuter de la "préparation de la marche du 9 février", date anniversaire de la proclamation de l'état d'urgence en Algérie en 1992, afin d'en demander la levée, a indiqué M. Bouchachi.