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  • Banques : ça coûte cher

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    Les prestations bancaires offertes aux particuliers et aux entreprises sont-elles accessibles en termes de coûts ? En d’autres termes, ces prestations sont-elles gratuites ou chères ?
    Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L’ouverture d’un compte bancaire est gratuite au niveau de toutes les banques exerçant sur la place. Il suffit juste d’alimenter ce compte avec un minimum de fonds. Le chèque ou la carte bancaire sont également délivrés gratuitement, même si des frais d’expédition sont demandés aux clients. Les opérations de versement sont également gratuites, jusqu’à un certain montant. En revanche, la gestion du compte, les transactions effectuées et les diverses autres prestations ne le sont pas. Néanmoins, les particuliers considèrent que leurs transactions sont taxées chèrement et qu’ils payent des commissions élevées. En effet, les commissions prélevées peuvent aller jusqu’au double au retrait à partir d’un distributeur automatique d’une banque privée.
    Explications bancaires
    Au niveau de la communauté bancaire, on distingue trois séries de coûts : le coût d’ouverture, le coût de gestion, indépendamment de la transaction, et le coût de la transaction. Alors que l’ouverture du compte ne coûte rien, la gestion de ce compte (tenue, fermeture…) nécessite le prélèvement direct d’une commission de gestion annuelle. Cette commission ne dépasse pas cependant les 200 à 300 DA pour les clients des banques publiques, argue-t-on. Ceci en notant que le compte chèque simple est moins taxé que le compte courant ou d’affaires dans les banques publiques. De même, les transactions effectuées, telles que les virements, l’encaissement d’un chèque, le chèque de banque, le retrait…, ne sont pas gratuites. Elles sont à la charge des clients. Selon les banquiers, toute tarification doit être validée par la Banque d’Algérie, mais les commissions que les banques commerciales prélèvent sont libres, même si les tarifs diffèrent d’une banque à une autre. Ainsi, prélève-t-on une dizaine de dinars pour un retrait au niveau des banques publiques. Quant au chèque de banque, son coût est moindre dans le secteur public. En effet, la banque publique demande cinq à six fois moins cher que la banque privée pour un chèque garanti. Dans le cas d’un retrait par carte, les frais sont également minimes, même si la taxe varie d’une banque à une autre. Pour les comptes postaux, les transactions sont également taxées à des niveaux relativement acceptables.
    Vers la réduction des coûts ?
    En d’autres termes, les coûts bancaires ne sont pas contraignants en Algérie, du moins dans les banques étatiques qui dominent le marché. Et même s’ils sont plus élevés que ceux pratiqués dans les pays voisins, la Tunisie et le Maroc notamment, ces tarifs sont loin de couvrir les charges et coûts divers des banques. D’autant que le coût de fabrication d’un chèque papier est de 40 DA et celui d’une carte de retrait bancaire jusqu’à 100 dinars. Des frais qui sont à la charge de la communauté bancaire. Il y a également lieu de considérer que, aujourd’hui, les banques offrent de nouvelles prestations, telles que la messagerie, les centres d’appels… ; lesquelles ne sont pas gratuites. Toutefois, la faible bancarisation du pays reste un élément déterminant dans l’appréciation réelle du coût de la prestation bancaire et donc de sa qualité. Or, l’augmentation tant du nombre des comptes que du volume des transactions et opérations bancaires permettra, dans l’absolu, la réduction des coûts. Il s’agit, en ce sens, de travailler à réduire progressivement les écarts de tarification, à œuvrer pour que les différences entre les montants des commissions ne soient pas trop fortes, de manière que les choix tarifaires correspondent aux services offerts en termes de qualité, de fiabilité et de rapidité. C’est ce que l’on assure au niveau de l’Association des banques et établissements financiers.
    C. B.

    ENTREPRISES
    Les crédits bancaires chers ?
    Les crédits bancaires aux entreprises sont-ils également coûteux ? Pour un crédit d’exploitation, le coût, en termes d’intérêt, est plafonné à hauteur de 10%. Quant aux crédits d’investissement, accordés pour une durée assez longue, le coût est inférieur de deux points à celui de l’exploitation. Certains opérateurs économiques, notamment des PME, estiment que ce coût est «correct», «bon», dans la mesure où la relation banque-entreprise n’est pas conflictuelle, basée sur la confiance. Ils s’interrogent, toutefois, sur la pertinence de ce niveau élevé. Les banques se «sucreraient-elles» au détriment de leurs clients, d’autant que la rémunération des dépôts, elle, ne dépasse pas les 3% ? Pour les banquiers, il en va autrement. On considère que les taux d’intérêt reflètent le niveau de l’inflation et doivent être mis en corrélation avec le coût des ressources collectées et la nécessité de couvrir les charges. Mais les taux pratiqués ne sont pas exagérés, assure-t-on sur la place bancaire. Le coût de l’argent a tendance à diminuer ou à stagner, mais n’augmente jamais. Par contre, la gestion du crédit notamment documentaire exige d’autres frais, à la charge de l’entreprise. Des commissions sont perçues notamment pour le transfert, la domiciliation bancaire, la notification, la modification pour une lettre de crédit… Ces frais sont très importants alors que la ligne de crédit est limitée dans le temps. Ainsi une domiciliation représente-t-elle un coût de l’ordre de 3 500 DA et le swift en cas de modification 3 600 DA. Quant à la commission d’ouverture, son taux est de 0,2 % en cas de fonds propres et varie de 0,6% à 0,9% pour des fonds d’origine bancaire. Sur la base d’un calcul primaire, le coût du crédit documentaire, pour des importations évaluées à 40 milliards de dollars, représente pour l’entreprise un surcoût de 1% et pour les banques un «gain» de 400 millions de dollars en moyenne.
    C. B.

    DANS UN MARCHÉ NON ENCORE CONCURRENTIEL
    Quid du comportement des banques étrangères ?
    Les banques étrangères sont moins libres dans leurs actions commerciales en Algérie qu’ailleurs, affirme-t-on sur la place bancaire nationale. Les sociétés dites de droit algérien innovent en offrant des prestations de plus en plus diversifiées. Certes, leurs coûts sont supérieurs à ceux du secteur public et leurs financements sont accordés de manière ciblée. Néanmoins, leur prise de risque est plus importante et ils s’impliquent de plus en plus dans le financement de l’économie. même si le volume de leurs ressources reste limité et qu’elles doivent gagner de la ressource de qualité et à moindre coût et qu’elles soient aussi interdites d’accès aux financements des banques publiques. Les banques de droit algérien ne peuvent donc aller a contrario de la réalité du marché algérien ; un marché en deçà des standards mondiaux, non encore concurrentiel, où les structures de défense des droits des consommateurs ne sont pas développées, un marché très faiblement bancarisé et où la réglementation bancaire, tatillonne à l’extrême, manque de stabilité. Il est à rappeler que l’Algérie dispose d’une agence pour 24 000 habitants, alors que la norme mondiale serait d’une agence pour 7 000 habitants en moyenne. Le réseau bancaire compte actuellement 1 450 agences, un nombre insuffisant, même si sa progression se poursuit avec l’ouverture, chaque année, de dizaines d’agences.
    C. B.

    PAIEMENTS
    Vers une nouvelle réglementation de la Banque d’Algérie
    De nouvelles règles relatives aux opérations de paiement seront fixées prochainement par la Banque d’Algérie. Cette nouvelle réglementation découle de la révision récente de la loi sur la monnaie et le crédit. Pour rappel, la nouvelle loi institue un avis préalable pour la tarification. Le texte oblige les banques à mettre à la disposition de leurs clients les moyens et instruments de paiement appropriés dans des délais raisonnables. «Les banques informent, de façon périodique, leurs clients de leur situation vis-à-vis de la banque et doivent tenir à leur disposition toute information utile relative aux conditions de banque», explique-t-on.

    Vers un forfait pour un package de commissions
    Le paiement en forfait d’un package de commissions bancaires est envisagé. Au lieu de prélever pour chaque opération une commission donnée, il est question d’offrir au client la possibilité d’un paiement au forfait. Objectif : fidéliser la clientèle au niveau de chaque banque.

    100 millions de chèques fabriqués en 2009
    Cent millions de chèques sécurisés, infalsifiables, ont été fabriqués en 2009. Ce qui représente une facture de l’ordre de 4 milliards de dinars, à la charge de la communauté bancaire.

    PAIEMENT DIFFÉRÉ
    Pas à l’ordre du jour
    Le paiement différé, notamment par carte, n’est pas à l’ordre du jour, selon la communauté bancaire nationale. En effet, même si cette prestation permet une certaine flexibilité, les banquiers nationaux mettent, cependant, en avant le souci d’éviter la fraude bancaire et les chèques sans provision.
    C. B.

    Vers un taux effectif global
    La relation banque-entreprise verra la généralisation du taux effectif global (TEG) dès cette année, grâce auquel l’intégralité des coûts que payent les emprunteurs seront affichés.
    C. B.