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mauvais payeur

  • Des professionnels français du tourisme dénoncent

    L’ONAT mauvais payeur



    L’Algérie se vante de vouloir faire du tourisme un des futurs moteurs de la croissance du pays. Il est vrai que le pays dispose d’un certain nombre d’atouts géographiques, culturels et historiques à faire valoir. Mais le tourisme, au‑delà des infrastructures et des attraits d’un pays, est avant tout une question d’image. Il faut séduire des professionnels, notamment étrangers, pour qu’ils s’intéressent à la destination Algérie et y organisent des séjours à proposer à leurs clients. A ce niveau, l’Algérie semble partie d’un bien mauvais pied.
     
    En effet, l’Office national du tourisme (ONAT), dont le rôle principal est de promouvoir la destination Algérie, n’a plus très bonne réputation. La cause ? Cet organisme public serait un mauvais payeur et se ferait tirer la patte depuis trois ans pour honorer ses factures auprès de créanciers étrangers.
     
    Tout commence en 2009. A l’occasion de l’organisation du salon SITEV (Salon international du tourisme) à Alger, l’ONAT lance une vaste campagne de communication à l’étranger, notamment en France et achète des espaces publicitaires dans la presse professionnelle française. Trois ans plus tard, ces médias attendent toujours d’être réglés. C’est ce qu’ils dénoncent aujourd’hui, dans un article publié ce jeudi 28 juillet sur le site tourmag.com, premier portail professionnel du tourisme dans ce pays, et signé du responsable du site, Jean da Luz, et d’Alain Quéré, éditeur d’un autre site professionnel, Voyage Plus. Tous deux ont été floués par l’ONAT. Et ils ne sont pas les seuls.
     
    « Une campagne globale d'environ 100 000 euros, visant à promouvoir la manifestation (le SITEV, ndlr) et sa destination. Voilà l'action de promotion qui était lancée en 2009 par l'Office du tourisme algérien et notamment Tarik El Kebir, conseiller du directeur général. Toutes les prestations prévues ont été menées à bien par les différents supports. On ne peut, hélas, dire la même chose en ce qui concerne l'Office national », écrivent‑ils. Toutes leurs initiatives auprès de l’ONAT – ils affirment avoir rencontré ses responsables à plusieurs reprises – se sont avérées improductives. Ils ont également écrit à l’Ambassade algérienne à Paris. Sans plus de succès. Visiblement en colère, ces professionnels entendent bien ne pas se laisser faire. Ils menacent aujourd’hui de faire saisir les équipements du stand de l’ONAT au cours du prochain salon professionnel Top Resa. Et ils déconseillent aux professionnels du tourisme de traiter dorénavant avec l’ONAT.
     
    Cette histoire pourrait paraître anecdotique, si elle ne concernait que des acteurs privés ne représentant que leurs propres intérêts. Or l’ONAT est un organisme public, qui a la charge de faire connaître l’Algérie et d’en donner une image positive. Cette tâche n’est certes pas facile. En effet, l’Algérie est plus souvent pointée du doigt sur la scène internationale pour ses problèmes que pour ses qualités. Le pays est régulièrement épinglé en ce qui concerne les droits de l’homme par des ONG et même par l’ONU. La persistance du terrorisme continue d’inquiéter les Occidentaux. Et l’absence de réelle démocratie achève de ternir le tableau.
     
    L’attitude de l’ONAT n’arrange donc pas les choses. Or, comme l’écrivent eux‑mêmes les auteurs de cet article, « Que penser d'un pays qui, au plus haut niveau, contracte des dettes qu'il ne règle pas ? »  Il semble que les responsables de l’ONAT ne se soient guère posé la question.