Prix Nobel de la paix 2012 :
Par Le Matin DZ |
Moncef Merzouki en lice pour le prix Nobel de la paix 2012
Moncef Merzouki, Bill Clinton, Helmut Kohl, l'UE ou encore Bradley Manning, la «taupe» présumée de WikiLeaks, sont quelques-uns des 231 candidats en lice cette année pour le Nobel de la paix. Absent des listes, le Président algérien avait été pourtant nominé en 2008.
Le Président de la république Abdelaziz Bouteflika ne figure pas dans la liste des nominés pour le prix Nobel de la paix 2012 parmi quelque 231 candidats présélectionnés à cette prestigieuse distinction. dont l’ex-président américain Bill Clinton, l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl, l'Union européenne, le président tunisien Moncef Marzouki, la chaîne Al-Jazeera, ainsi que l'Ukrainienne Ioulia Timochenko, actuellement emprisonnée. Avec 188 individus et 43 organisations, la liste de prétendants est proche du record établi l'an dernier, une édition marquée par 241 candidatures et finalement remportée par un trio féminin: les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, et la Yéménite Tawakkol Karman.
En 2008, le nom de Bouteflika figurait parmi les près de 200 nominations à ce prix d'un retentissement international, soutenu notamment par des députés, des hommes d’affaires et des journalistes pour "ses actions audacieuses en vue d'unir et de réconcilier les Algériens" et pour "le retour et le maintien de la paix dans les pays voisins".
Moncef Merzouki, l’actuel président de la Tunisie, personnage politique de l’oppositon au régime de Ben Ali et acteur majeur du Printemps arabe figure ainsi parmi les 231 candidats et est donc en lice pour succéder à Marthin Luther KIng, Nelson Mandela ou plus récemment à Barak Obama.
Cette nomination de Moncef Merzouki est, en elle-même, une consécration de la Révolution du Jasmin en Tunisie. Elle a de quoi faire pâlir d’envie et mettre en rage le Président algérien Abdelaziz Bouteflika qui, rappelons-le, avait été nominé pour le Nobel de la paix en 2008, époque où Moncef Merzouki, militant des droits de l’Homme, ayant connu la répression et les geôles de Ben Ali, était déclaré l’ennemi public en Tunisie et en Algérie.
C’est quasiment en fin de règne, dans un contexte maghrébo-arabe en pleine mutation et isolé de la scène internationale que le Président algérien, dont le nom est identifié à la politique de réconciliation nationale, à la "Charte pour la paix", est absent de la liste des nominés par la prestigieuse institution. Or, force est de constater que sa gouvernanvce revient, plutôt, avec insistance dans les rapports d’ONG internationales qui tirent la sonnette d’alarme sur les iniquités de son régime en matière des droits de l’Homme bafoués au cours de ses trois mandats.
Ironie du sort, cette "paix" par laquelle le candidat de 1999 est entré en campagne et qui a constitué l’assise même de ses réélections successives, est, ainsi, au bout de ses treize années de règne, mise en échec après l’avoir été sur le terrain politique marqué par l’alliance avec les islamistes et l’impunité offerte aux maquis terroristes.
Plus qu’une déconvenue, c’est sûrement pour l’ex- nominé au prix Nobel 2008, un véritable affront non pas tant par le fait qu’il n’est pas dans le cru 2012, mais surtout en raison qu’un nouvel homme politique du Maghreb aux commades de la Tunisie de l'après Ben Ali qui plus est, Moncef Merzouki, lui-même porté au pouvoir par l'élan de révoltes populaires déclenché dans son pays fin 2010, y figure en bonne place et qu’il symbolise la Paix par l’An I de la Révolution du Jasmin.
Dans le même temps, en plein lancement de ses réformes et dans un contexte de préparation des législatives du 10 mai qui lui fait craindre la pire déroute électorale, que le réseau euro méditerranéen des droits de l’Homme vient de dresser dans son dernier rapport sur les libertés en Algérie, un rapport des plus alarmants.
Rappelons que le nom du ou des lauréats sera annoncé en octobre, le prix étant traditionnellement remis le 10 décembre, date-anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.
R.N et agences
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Moncef Merzouki nominé, Bouteflika absent