
Abdelaziz Bouteflika «rétropédale»  contre toute attente et annule de nombreuses décisions qu’il allait  annoncer la semaine dernière. Notamment, un remaniement gouvernemental  pourtant finalisé dans ses moindres détails. 
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «En tout cas, le remaniement n’est  		plus à l’ordre du jour», nous confie une source proche de la présidence.  		Ce revirement, notre source l’attribue à des considérations «d’ordre  		tactique ». «Les dernières mesures prises en conseil des ministres  		d’abord avec la levée de l’état d’urgence, les décisions liées à  		l’emploi, au logement, à l’enseignement supérieur, puis la mesure de  		dispense du service national au profit des plus de 30 ans sont  		finalement suffisamment lourdes pour faire baisser la tension sociale de  		ces dernières semaines.» Le pouvoir estime donc avoir fait assez de  		concessions pour le moment. «Il y a certes des tensions sociales mais  		pas de pression politique d’envergure qui nécessiterait un changement de  		gouvernement.» Manifestement, Bouteflika ne compte plus abattre toutes  		ses cartes, d’un seul coup. «Tout se fera et se décidera en fonction de  		l’évolution de la situation », explique encore notre source. D’ailleurs,  		ce n’est pas qu’au sujet du gouvernement que Bouteflika semble  		«temporiser». C’est le cas également de l’ouverture de la télévision.  		Inscrit comme priorité absolue, le 3 février dernier lorsque Bouteflika  		réunissait le premier «Conseil des ministres d’urgence», ce point avait  		accaparé l’essentiel des travaux d’une réunion marathon de deux jours du  		gouvernement Ouyahia. Un avant-projet de loi sur la télévision avait été  		ébauché par le ministre de la Communication et qui devait être finalisé  		avant l’ouverture de la session de printemps du Parlement. Or, depuis,  		cet avant-projet ne figure plus, curieusement, à l’ordre du jouir des  		différentes réunions du gouvernement. Y compris la prochaine qui aura  		lieu mercredi 9 mars. Ce spectaculaire revirement trouve également son  		explication par la conjoncture internationale. Les pressions,  		américaines notamment qui étaient assez fortes il y a un mois, se sont  		nettement estompées, s’agissant du «cas Algérie». Obama, qui avait  		«félicité» Bouteflika pour les dernières mesures annoncées en Conseil  		des ministres, semble opter pour la prudence, concernant un pays  		frontalier de la Libye où la situation ne cesse de se dégrader avec tous  		les risques, non négligeables, que fait peser Al Qaïda sur l’ensemble  		des pays du Sahel. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si plusieurs  		visites de responsables américains, chargés de la sécurité, se sont  		multipliées à Alger, ces derniers jours. 
 K. A.
OUYAHIA À SES MINISTRES : 
 «Occupez le terrain et les médias» 
 La communication gouvernementale a fait l’objet d’un long débat lors  		de la réunion de l’exécutif, mercredi dernier, nous a confié une source  		fiable. Ahmed Ouyahia reprochait ainsi à ses ministres «leur mollesse en  		matière de communication et d’occupation du terrain». Selon notre  		source, presque tous les ministres se sont exprimés sur la question et  		nombreux d’entre eux se sont plaints de ne pas faire l’objet de  		couverture suffisante par l’ENTV depuis quelques semaines. Autrement  		dit, depuis que Nacer Mehal en personne est chargé de «superviser» le  		journal télévisé. Ce reproche, Ouyahia ne semblait nullement en tenir  		compte puis, reprenant la parole, il a sommé ses ministres à faire  		montre de plus de présence sur le terrain et dans les médias. 
 K. A.