Par : Mourad Kezzar
nikabe-----------------------------------hidjab
Les derniers évènements, qui ont caractérisé le retour des pèlerins algériens des Lieux saints de l’islam, ont occupé aussi bien l’opinion publique nationale que les pouvoirs publics, faisant l’impasse sur un autre fait majeur grave qui s’est déroulé cette année à La Mecque. De retour d’Arabie Saoudite, une dizaine de femmes algériennes se disent choquées et scandalisées par le comportement des membres des fameux comités de la bonne conduite (lijan ennahyi an el-mounkari), une sorte de police des mœurs, qui agit sous forme d’action associative, en terre sainte.
à l’instar de Aïcha, une quinquagénaire constantinoise qui est à sa quatrième omra, plusieurs pèlerins algériennes se sont plaintes du harcèlement psychologique dont elles ont été victimes durant leur passage aussi bien à La Mecque qu’à Médine, les deux importantes étapes du petit pèlerinage. “Aussi bien des femmes que des hommes m’ont apostrophée avec un certain dédain, au moins 3 fois durant mon séjour, pour me faire comprendre que mon voile n’est pas conforme aux préceptes de l’Islam”, explique Aïcha. “Enniqab ya mouslima”, est une phrase que les Algériennes n’ont pas cessé d’écouter durant ce Ramadhan de la bouche des fers de la lance des promoteurs du wahhabisme. “Pour avoir un exemplaire du Coran, j’ai eu droit à une véritable leçon de morale de la personne, un homme, chargée de sa distribution gratuite. Selon lui, le niqab est le seul effet vestimentaire légal pour la femme musulmane”, nous expliquera une enseignante originaire d’Annaba à la retraite. “Toutefois, sa familiarité vulgaire avec des femmes saoudiennes au niqab m’a dégoûté du wahhabisme”, continue notre interlocutrice, qui trouve que la protection morale des pèlerins algériens est une mission qui incombe à l’état algérien.
à entendre nos interlocutrices, la cible de ce qui s’apparente à une police des mœurs saoudienne, lors de cette campagne omra, sont exclusivement les Algériennes. Si le thème de mobilisation de cette année est le port du niqab, un vêtement qui n’a rien à voir avec l’islam, rien ne dit que d’autres sujets aussi sensibles et ayant un rapport indirect avec la cohésion de notre société et notre sécurité nationale ne soient traités lors des prochaines campagnes. Si l’Arabie Saoudite interdit aux religieux chiites et ceux du Maghreb de faire la promotion de leur courant, elle doit interdire, aussi, à ses propres religieux, de profiter du hadj et de la omra pour faire campagne pour des détails ne faisant pas consensus et souvent étrangers à notre religion tolérante. Toutefois, la vigilance des pouvoirs algériens est impérative.
Les dernières mesures prises par le ministre du Tourisme contre des agences défaillantes logistiquement, dans la campagne omra est un bon signe. Reste au département des affaires religieuses de suivre le pas et de recadrer les missions de l’office de la omra.