
Le béton dévore les exploitations agricoles collectives ou  individuelles. Certaines parcelles ont été cédées à des entrepreneurs,  des commerçants ou des particuliers
 par des voies détournées.
L’agression des terres agricoles de l’ex-domaine socialiste Kherrab Abdelmadjid, au nord de la ville d’El Milia, fait scandale. Les multiples correspondances adressées par la subdivision des services agricoles depuis 2006 aux différents organismes sont restées lettre morte. «Aucune suite n’a été donnée à ces correspondances par le biais desquelles nous avons tenu à saisir l’APC et la daïra de toutes les étapes des constructions illicites qui sont venues agresser le tissu agricole de ces terres», tient à rappeler, d’emblée, le subdivisionnaire des services agricoles. Sur sa table un volumineux dossier rappelle, en effet, qu’une vingtaine de correspondances, dont la première remonte au mois d’août 2006 et la dernière au 24 août 2010, ont été adressées aux services concernés sans que les auteurs de ces constructions ne soient inquiétés.
 Ces derniers sont, en fait, des indus acquéreurs qui ont acheté des  parcelles de terrains auprès d’un agriculteur déchu de son exploitation.  D’autres constructions sont également venues prendre forme sur les  terres de cet ex-domaine détourné de sa vocation. L’empiétement du béton  sur les exploitations agricoles collectives ou individuelles, dont des  parcelles ont été cédées à des entrepreneurs, des commerçants ou des  particuliers par des moyens détournés a dévoré plusieurs hectares sans  qu’aucune autorité n’intervienne pour mettre un terme à ce phénomène.  Celui-ci est apparu dans les années 1990, selon les précisions du  subdivisionnaire, avant qu’il ne soit relancé, de plus belle, en 2006.  Depuis cette année, tous les services ayant la compétence d’intervenir  pour démolir ces constructions ont été informés, dit notre  interlocuteur. La visite du nouveau wali à El Milia, il y a quelques  jours, a réactualisé le débat sur ces terres, poussant le chef de  l’exécutif à ordonner la création d’une commission d’enquête pour  déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire pour le  moins scabreuse.Il va sans dire que le plus intriguant dans ce dossier  est la non-exécution des arrêtés de  démolition.                                                      
