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orascom

  • no moment????.


    Dilem du Dimanche 03 Octobre 2010 | Vu 4953 fois

  • Quand Sawiris accuse Bouteflkika, il parle en connaisseur

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    Naguib Sawiris, propriétaire d’Oracom, la firme qui acumule les différends avec le pouvoir algérien, s’est laissé allé à des confidences amères sur le président Bouteflika qu’il a accusé d’être ‘derrière tous les investissements étrangers en Algérie » et que rien ne pouvait se faire « sans sa bénédiction ».
    Ces propos lui valent de subir un retour de boomerang. Une plainte est déposée contre Djezzy pour fausse déclaration fiscale et le directeur général de cette filaiale a été convoqué hier par la police algérienne.
    Mais Sawiris a-t-il vraiment exagéré ?
    En fait, il parle en connaissance de cause. Il a été le premier  à bénéficier de cette « bénédiction » de Bouteflika. Sans cela, Sawiris n’aurait jamais mis les pieds en Algérie.
    Le nouveau chef de l’Etat algérien, qui était redevable aux monarchies arabes de l’avoir hébergé durant sa « traversée du désert », foula aux pieds la réglementation algérienne et les lois de l’attribution des marchés, afin de favoriser Orascom dans l’obtention de la deuxième licence GSM, aux dépens d’autres opérateurs comme l’espagnol Téléfonica ou le français Orange.
    Le dossier était défendu par un homme d’affaires à la triste réputation, Mohamed Al Shorafa affairiste émirati et ami de Bouteflika, dont il s’occupait du bien-être sur ordre du cheikh Zayed.
    Mohamed Al Shorafa agissait en fait en tant qu’actionnaire de la firme égyptienne Orascom à laquelle il devait rétrocéder le marché de la téléphonie mobile. L’accord entre cette Al-Shorafa et le gouvernement algérien se fera le 4 août 1999 entre Al Shorafa et le conseiller spécial de Bouteflika, Rachid Aïssat, devant les caméras de la télévision algérienne. L’agence de presse officielle APS rapporte l’évènement, et les journaux publics en feront leur titre de première page !
    Des cadres algériens s’opposèrent alors à l’arnaque. Ils furent réduits au silence, à commencer par le ministre des Télécom, M. Youyou. La presse algérienne dévoilera le pot aux roses et Al Shorafa déposera plainte contre le directeur du Matin, plainte qui se soldera par une condamnation à trois mois de prison ferme. Bouteflika nourrira une grande rancune envers les journaux algériens pour cette révélation handicapante pour sa réputation.
    Sawiris bénéficiera même de la faveur exceptionnelle de ne verser le prix de la licence qu’après deux ans d’activité.
    Autrement dit, il a acheté la licence GSM, avec l’argent de l’Algérie !

    Deuxième coup de pouce de Bouteflika

    Comment Sawiris a-t-il pu acheter les deux cimenteries (M’sila et Mascara) qu’il a vite fait de revendre au géant français Lafarge en septembre 2007 ?
    La vérité est que Sawiris, fort de l'appui de Bouteflika, a bénéficié d’un montage financier des banques publiques et privées algériennes comme ce fut le cas d’ailleurs pour sa filiale de téléphonie mobile Djezzy dont les bénéfices sont tout simplement énormes. Faut-il rappeler également que son projet de réalisation de deux lignes de production de ciment blanc et de ciment gris basées dans la région d’Oggaz près de Mascara a été financé à hauteur de 61% par les banques publiques et privées algériennes ?
    Le coût total de cette opération est évalué à 538 millions de dollars (38,74 milliards de dinars). L’histoire retiendra que jamais une entreprise algérienne ou étrangère n’a mobilisé autant de banques de renom pour concéder un montant aussi important. Orascom l’a fait. Et le président de sa filiale algérienne n’a pas caché sa joie ce jour-là : « C’est un rêve qui se réalise ! », avait-il déclaré.
    Comme on le comprend : ce financement algérien des « investissements » de Sawiris lui a juste permis de mieux vendre à Lafarge. Le vrai rêve c’est donc la cagnotte qu’il a engrangée, mais surtout le pied qu’il a mis dans le capital du groupe français à hauteur de 11,4%.
    Aujourd’hui, le rêve se transforme en cauchemar : double redressement fiscal, imminent rachat de Djezzy par l’Etat algérien…Alors M. Sawiris se laisse aller à des « accusations «  contre son ancien bienfaiteur.

    Cherif H.