
Et  voilà qu’on reparle de l’après Bouteflika ! Ne sommes-nous pas plutôt  dans une de ces gesticulations, redressements et autres coups d’état  scientifiquement organisés par un ambassadeur se prélassant dans une  capitale vivant les mêmes problèmes de succession que nous ? Cette  illusion du changement, c’est le « système - serpent » est en train de  vivre une période de mue, pour faire peau neuve
Par Si Mohamed Baghdadi
Aujourd’hui,  en évoquant la déclaration d’Ould kablia sur la redistribution des  armes, on se pose la question de savoir « qui obéit à qui », comme hier,  on se posait celle du « Qui Tue Qui »? Et le landernau politique  algérien entre à nouveau en profonde agitation, depuis que la Coupe du  Monde a fini d’opérer ses effets anesthésiants, et que la rentrée  sociale a vu se poser, à nouveau, la question de l’après Bouteflika.
Mais  qui donc, après Dieu, sait que Bouteflika a l’intention de passer la  main et de rendre son présidentiel tablier ? Nous voilà donc à ausculter  une feuille « imaginaire » de maladie réelle, les petites phrases et  analyse des uns et des autres pour nous faire une idée de la situation  et tenter de la comprendre.
Depuis longtemps la gestion des profils  de carrière a presque toujours prise le pas sur la gestion rationnelle  et efficace du pays et de ses ressources. Et c’est pour cela que « le  système » est périodiquement secoué par gesticulations, redressements et  coups d’état scientifiquement organisés par un ambassadeur se  prélassant dans une capitale vivant les mêmes problèmes de succession  que nous. Le tout voulant donner l’illusion du changement. En fait, le «  système - serpent » est en train de vivre une période de mue, pour  faire peau neuve.
Le « qui obéit à qui » - (en abrégé QOQ) - tout en  posant la question de l’obéissance, pose celle, plus centrale et vitale,  du pouvoir réel. Qui donne les ordres ? Qui est aux commandes de  l’avion Algérie ? Qui est au centre du pouvoir ? Le Président de la  République a posé lui-même, bien avant son accession au pouvoir, les  termes d’une équation qui n’a pas beaucoup changé depuis l’indépendance  de notre pays. Les variables ont probablement évolué mais la structure  est demeurée identique à elle-même. En ne voulant pas être « un trois  quarts de Président » il prenait la responsabilité, à plus ou moins long  terme, d’ouvrir les hostilités contre ceux qui l’avaient fait roi.  Maintes péripéties, maints renversements de situation ont émaillé un  match de plus en plus serré.
La guerre de Troie aura bien lieu ; le  tout est de savoir, qui sont les chevaux et où sont-ils planqués, pour  investir la place de l’autre camp ? Les spectateurs sont nombreux et se  pressent au bord de la touche. Au premier rang, ceux intéressés par les  maroquins et les strapontins ministériels. Puis les maffieux et les  chipistes servant « citrons et oranges », à la mi temps, pour s’en  servir et se servir par la suite. D’autres sont désabusés, et la  majorité, écœurée de voir tant d’énergie déployée et dépensée, souvent  en pure perte, alors que notre pays est confrontée à d’énormes problèmes  de développement ; et surtout à la nécessité d’enclencher de profonds  changements dont les effets ne se feront sentir, au mieux, qu’à moyen  terme. Mais qui est donc l’arbitre de ce match de dupes ?