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  • RARES SONT CELLES AU DÉNOUEMENT HEUREUX


    Prises d’otages : retour sur les plus spectaculaires

    Depuis mercredi, date de la prise d’otages sur le site de Tiguentourine, analystes et commentateurs s’intéressent au mode opératoire de l’armée algérienne. L’assaut aurait-il pu être moins sanglant ? La question est sur toutes les lèvres et le parallèle avec d’autres prises d’otages est vite fait. Rappel des principales prises d’otages s’étant terminées par un assaut meurtrier.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Spectaculaire et dramatique, la prise d’otages à Beslan en Russie avait frappé les esprits. Et pour cause, le commando s’était attaqué à une école, prenant en otage près de 1 200 personnes, majoritairement des enfants. Les images de ces écoliers courant dans tous les sens, des mères hurlant de douleur avaient ému le monde entier. L’assaut aura été meurtrier : il s’est soldé par la mort de 331 personnes, dont 186 enfants et 31 preneurs d'otages, et fait quelque 400 blessés. La méthode russe avait alors été critiquée mais les épilogues heureux en matière de prises d’otages ne sont pas légion. Souvent, le bain de sang n’a pu être évité quel que soit le degré de professionnalisme et d’expérience des forces amenées à intervenir. En octobre 2002, c’est à nouveau la Russie qui est le théâtre d’une autre prise d’otages. Un commando tchétchène de 41 membres retient en otage plus de 800 personnes dans le théâtre de la Doubrovka à Moscou. Au bout de 57 heures, les forces spéciales russes donnent l'assaut. Tous les membres du commando sont tués ainsi que 130 otages, en majorité asphyxiés par les gaz utilisés par les forces de sécurité. Plus tôt en janvier 1996 et toujours en Russie, un commando tchétchène prend en otage 2 000 personnes à Kizliar. Après la libération d'une grande partie des otages, le commando embarque une centaine de personnes à bord de bus pour la Tchétchénie. Ils sont arrêtés par les forces russes, peu avant la frontière, à Pervomaïskaïa, où l'assaut est donné, faisant entre 50 et 100 morts. En juin 1995, quelque 200 Tchétchènes attaquent les bâtiments administratifs de Boudennovsk avant de se retrancher dans un hôpital où ils prennent 1 500 civils en otage. Près de 150 otages sont tués, majoritairement lors de l'assaut des forces russes. En novembre 2008, Bombay avait été le théâtre d’une prise d’otages mémorable. Un commando de dix hommes lourdement armés, venu du Pakistan, attaque plusieurs lieux de Bombay, dont la gare centrale, un restaurant touristique et un hôpital. Ils prennent de nombreux otages dans deux grands hôtels et un centre juif. L’intervention des forces de sécurité aura fait au total 166 morts, dont une trentaine d'étrangers, et plus de 300 blessés. Neuf assaillants sont tués. Au Pérou en 1996, 700 personnes sont prises en otage par un commando de guérilléros guévaristes du MRTA (Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru) dans la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima. Le 22 avril après 126 jours de détention, alors qu'il ne reste plus que 72 otages, l'assaut est donné. Les 14 membres du commando, un otage et deux militaires sont tués. Autant d’exemples qui démontrent toute la complexité d’une intervention et prouvent une fois de plus que le succès ou l’échec d’une opération est relatif tout comme la théorie du verre à moitié vide ou à moitié plein : faut-il déplorer le nombre de vies humaines perdues ou se féliciter de celles sauvées ?
    N. I.