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  • Algérie: Une base américaine à l'insu du peuple algérien!

    http://www.alterinfo.net/Algerie-Une-base-americaine-a-l-insu-du-peuple-algerien_a18163.html

    http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Documentsterrorisme/base-usa.html

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  • Le Sahara occidental entre diplomates et pyromanes ou l’histoire d’une photo

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    Admirable Christopher Ross ! Il ne craint pas d’être démenti par les faits. Alors même qu’avec de nouveaux morts,  le conflit du Sahara occidental se radicalise, l'envoyé spécial de l'ONU dans la région affirme que « Le Maroc et le Polisario ont tenu des discussions amples et franches sur les propositions de chacun sur le Sahara occidental, dans un esprit de respect mutuel » et annonce que "Les participants ont décidé de se réunir à nouveau au mois de décembre ainsi qu'au début de l'année prochaine afin de poursuivre, selon des approches innovatrices »

    Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario, un mouvement qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental,  réclame un référendum d'autodétermination qui donnerait à la population de cette ancienne colonie espagnole le choix entre trois options: l'indépendance, l'autonomie sous souveraineté marocaine ou le rattachement au Maroc. Favorable à un référendum sous Hassan II, Rabat a changé de stratégie sous le règne de Mohammed VI. Le souverain marocain a fait présenter en septembre 2007 au secrétaire général de l'ONU un plan d'autonomie sous tutelle marocaine, soutenu par les principales capitales occidentales.

    Personne ne dit que les positions sont inconciliables. Tout le monde veut bien croire à un « arrangement » dans la dignité. Chacun veut bien donner leur chance aux discussions informelles entre le Front Polisario et le Maroc sur l'avenir du Sahara occidental organisées à Manhasset sous l'égide des Nations unies, près de New York. Ainsi, le chef de la délégation marocaine aux discussions de Manhasset, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri, a déclaré que les négociations étaient "basées sur le compromis et le réalisme" tandis que son homologue du Polisario, Khatri Addouh, président du Parlement du Polisario, estime que le fait même que les discussions aient eu lieu était un "succès".

    Bien sûr, il y a la fameuse « intransigeance diplomatique », indispensable pour durcir les négociations où chacune des deux parties espère engranger le maximum de points. Ainsi Tayeb Fassi Fihri a aussitôt affirmé qu'il n'était "pas question d'imaginer un référendum" sur l'autodétermination du Sahara occidental pendant que Khatri Addouh dénonçait "la force d'occupation du Maroc" et appelé l'ONU à "protéger la population du Sahara occidental".
    Mais cette « intransigeance » ne désespère pas Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU dans la région pour qui "Le Maroc et le Polisario ont tenu des discussions amples et franches sur les propositions de chacun sur le Sahara occidental, dans un esprit de respect mutuel en dépit du fait que chaque partie a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base des négociations à venir".

    Et patatras !

    Et voilà que, grande bizarrerie, des heurts mortels se sont déroulés le jour de la reprise des discussions organisées sous l'égide des Nations unies

    Tout est parti de la création d'un campement de contestataires sahraouis à Gdeim Izek, à une dizaine de kilomètres de Laâyoune. Le village de tentes abritait plus de 12.000 Sahraouis qui protestaient, selon diverses sources, contre le chômage et leurs difficultés sociales. Samedi, Mohammed VI avait déclaré dans un discours le camp «zone de non-droit». Dans le même temps, des propositions avaient été avancées pour répondre aux revendications. Mais, lundi, le démantèlement du camp par les forces marocaines a mal tourné. Les violences se sont propagées comme une traînée de poudre aux quartiers sahraouis de Laâyoune. Le Maroc évoque onze morts, dont dix membres des forces de sécurité. Le Polisario parle de onze Sahraouis tués et de 159 disparus.

    Les deux camps se rejettent la responsabilité des heurts mortels. Difficile à vérifier puisque les autorités d’occupation marocaines empêchent toujours la  presse   internationale , les ONG et les parlementaires venus nombreux d’Europe à se rendre sur les lieux.  Mais dans cette affaire, rares sont ceux qui cherchent à vérifier l’information, la priorité allant à l’invective et à l’insulte.

    Cela signifie-t-il impasse politique, que Rabat et les indépendantistes ne sont d'accord sur rien, que les pourparlers organisés par Christopher Ross sont dans l'impasse ? Ou alors, comme le soutiennent des observateurs avisés, existe-t-il des forces qui travaillent à ce que le conflit perdure, aux dépens d’une population qui n’en peut plus ?
    Toujours est-il que l’on semble revenir à la case de départ et on entend des voix réclamer le retour à la guerre, une guerre qui risque d’embourber toute la région pour très longtemps. Des manifestants sahraouis, lit-on dans la presse algérienne, auraient adressé une lettre au président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, pour lui affirmer leur soutien et pour dire qu’ils « sont prêts à prendre les armes et à sacrifier ce qu’ils ont de plus précieux en vue de libérer les territoires sahraouis occupés, étant donné que le Maroc ne comprend que le langage du feu et du sang ».
    Les manifestants ont également demandé à la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) « d’accélérer son travail ou de quitter » ce territoire.
    Et dans la même journée, le parquet marocain faisait savoir que 96 personnes étaient poursuivies pour avoir commis des violences lors du démantèlement d'un campement de contestataires près de Lâayoune, sous l'accusation notamment de mise à feu et de destruction de biens publics et privés, selon un communiqué rendu public dans la soirée. Trois d'entre elles "sont accusées d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat".
    C’est le grand paradoxe de ce conflit : le dialogue et le sang. Les négociations et la violence. Les bonnes intentions et la surenchère. En même temps. Avec la même énergie.
    D’où la thèse des pyromanes qui voudraient entretenir le feu et embraser la région.

    El-Ayoun Gaza bis ? La vérité et le trucage

    Alors, qui veut entretenir le brasier ?
    Les pro-sahraouis ont la réponse : ce sont les rentiers du Makhzen marocain et quelques capitales occidentales qui procèdent à la surenchère, par intérêt de classe, par intérêt politique et par intérêt géostratégique.
    Les voix marocaines, elles, désignent l’Algérie et ses services secrets qu’elles accusent ouvertement de fomenter des « diableries » pour relancer la tension et isoler le Maroc sur le plan international. Cette théorie se retrouve clairement exposée dans le livre de Hassan Alaoui : «Guerre secrète au Sahara occidental», Éditions Encre d'Orient
    L’enjeu semble être, en effet, de gagner la sympathie de l’opinion internationale et de jeter l’opprobre sur le rival d’en face. Nous assistons sans doute à une stratégie d’affaiblissement de la partie adverse par la « guerre psychologique », de façon à émousser ses positions dans les négociations.
    Le rapprochement est tout trouvé : El-Ayoun = Gaza bis !
    Le mot est lâché : Gaza !  Le sort des sahraouis est apparenté à celui des Palestiniens, Israël est représenté par le Maroc et El-Ayoun par Gaza. Les Sahraouis établissent volontiers le parallèle : l'intervention militaire marocaine « barbare et  sauvage » se serait faite contre des citoyens pacifiques composés en majorité de  femmes, d’ enfants et de vieillards. Selon le Polisario, cette attaque a provoqué la mort de 11 civils, 723 blessés ont été dénombrés et 159   personnes   auraient été portées disparues lors de cette attaque. Ces informations restent difficilement vérifiables puisque les autorités marocaines refusent toujours à la  presse   internationale de se rendre sur les lieux. Vendredi, le journaliste indépendant marocain Ali Lmrabet, connu pour son opposition au pouvoir royal, a été brutalement empêché de se rendre à El Ayoun, capitale du Sahara Occidental, à partir de l’aéroport Mohammed V de Casablanca.

    Il reste que l'image Gaza bis, facile, ne déplaît pas, bien entendu, au Polisario et à ses soutiens et irrite fortement les Marocains. On est toujours à deux doigts du dérapage dans ces cas là. Si on en croit des médias espagnols, il se serait produit, avec « le scandale de la photo » 
    Le fait : une photo d’enfants palestiniens datant de 2006 aurait été publiée par plusieurs médias espagnols, qu’ils ont présentée comme celle d’enfants blessés à Laayoune (notre photo).
    La photo montrant des enfants palestiniens blessés lors d’un raid israélien sur Gaza en 2006, a été reprise par le quotidien espagnol El Pais à partir de l’agence de presse espagnole « EFE », qui a été la première à diffuser la photo, avant que d’autres journaux ibériques, « El  Mundo », le journal électronique « El Semanal Digital », la presse gratuite avec « Qué »…, ne s’en emparent.

    Selon l’agence marocaine MAP, EFE, cherchant des excuses pour justifier sa bavure, se serait embourbée encore plus. « En l’absence de photos des violences de Laayoune, EFE affirme s’être le plus simplement du monde approvisionnée sur des sites électroniques de ce qu'elle a appelé des « militants sahraouis ». Sans la moindre vérification. Cet aveu est peut être la meilleure illustration de l’infâme complicité dans la falsification des faits par les uns et les autres. Les premiers se servant chez les seconds et inversement. » 

    Bien entendu, l’agence marocaine ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur son homologue de Madrid : « Comment expliquer un comportement aussi moutonnier de la part de titres qui revendiquent pourtant une longue pratique médiatique ? Il est difficile de trouver une explication autre que le surprenant entêtement des médias ibériques à rapporter tout ce qui est négatif sur le Maroc, fut-ce en fabriquant de toutes pièces des faits ou en piquant n’importe qu’elle photo sur le web. »
    L’agence EFE n’a pas réagi.

    Service politique