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santé du président abdelaziz bouteflika

  • Santé du président Abdelaziz Bouteflika

     

     

    Nouvelles alarmantes et mutisme des autorités

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    zoom | © Photo : B. Souhil
     

    L’absence prolongée de Bouteflika commence à soulever beaucoup d’inquiétudes l Pour combien de temps encore ? Qui dirige l’Algérie ? Quel sera son avenir ? Autant de questions qui s’imposent devant une communication officielle totalement déficiente.

    Après avoir profusément communiqué sur l’évacuation vers l’hôpital parisien du Val-de-Grâce, le 27 avril dernier, et l’évolution de la santé du président Abdelaziz Bouteflika en ne disant pas forcément la vérité, le professeur Rachid Bougherbal (chef du service cardiologie au Centre national de médecine du sport à Alger) et le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui avaient surtout le souci de rassurer sur la santé du chef de l’Etat, se sont brusquement tus avant que la présidence ne publie l’unique communiqué en affirmant que le locataire d’El Mouradia était en «convalescence normale». Un «machin» qui ne veut médicalement rien dire.

    C’était le 7 mai dernier. Depuis, silence radio ; motus sur l’évolution de la maladie du Président. Cela fait quand même 13 jours que les Algériens sont sans nouvelles du premier magistrat du pays. Ils sont dans le droit de connaître l’état de santé du chef de l’Etat. On leur a servi la rumeur et, surtout, de fausses informations. Une certaine presse le donnait même de retour au pays le 19 mai (hier) à l’occasion de la Journée nationale de l’étudiant.

    Seulement, jeudi dernier, d’alarmantes nouvelles ont été publiées par deux titres sérieux de la presse française, Le Point et Le Parisien, contredisant la version officielle affirmant que l’état de santé du Président «évoluait bien». Selon donc la presse française – qui a longtemps, et étrangement d’ailleurs, gardé une certaine réserve à traiter l’information concernant le malade VIP du Val-de-Grâce – la santé de Abdelaziz Bouteflika s’est gravement détériorée. Le Point a le premier cassé le black-out sur l’évolution de la santé du président.

    Citant une source anonyme (un «haut fonctionnaire français»), le magazine, dans sa version électronique, indiquait d’abord que le chef de l’Etat était arrivé à Paris «très mal en point», avant d’affirmer qu’il tient, de sources médicales, que «certaines de ses fonctions vitales étaient très atteintes». Le Parisien.fr soutenait pour sa part, en citant des sources militaires, que le président algérien était encore au Val-de-Grâce.

    Ce qui intrigue en effet est le silence de plus en plus pesant des autorités algériennes qui ont dès le départ soutenu la thèse d’un accident ischémique transitoire (AIT), un «mini-AVC», disaient-elles. Mais depuis que la presse française a fait état de la «dégradation» de la santé Bouteflika, il y a une sorte de brouille, d’incertitude et surtout de panique qui s’est installée à Alger. Plus grave encore, depuis hier, lorsque le journal de Hichem Aboud, dans ses deux versions (d’expression française Mon Journal et arabe Al Djarida) a été interdit sur ordre du ministère de la Communication parce qu’il traitait, dans son édition d’avant-hier, de la santé de Bouteflika en annonçant qu’il était rentré mercredi dernier à 3h du matin et, plus que cela, il indiquait qu’il serait dans le coma.

    L’information, authentifiée par Hichem Aboud lui-même, d’après ses propres dires rapportés par l’Agence France presse (AFP) a circulé à Alger à la vitesse de la lumière. Hormis la censure en question – une grave atteinte à la liberté de la presse et au droit d’informer – la seule réaction officielle enregistrée depuis le dernier communiqué de la Présidence, les autorités se murent toujours dans un silence qui laisse libre cours à toutes les supputations.

    Le chef de l’Etat est-il effectivement gravement malade au point ou ses fonctions vitales seraient «très atteintes», selon LePoint.fr, ou saurait-il sombré dans un état «comateux» comme l’annonce le journal censuré de Hichem Aboud ? Dans tous les cas, l’état de santé du Président concerne directement les Algériens. Ils ont le droit de savoir. Il concerne l’Algérie et engage son avenir. Son absence prolongée commence à soulever beaucoup d’inquiétudes. Pour combien de temps encore ? Qui dirige l’Algérie ? Quel sera son avenir ? Autant de questions qui s’imposent devant une communication officielle totalement déficiente. 

    Réactions :

    Syndicat national des journalistes
     

    - Le quotidien national Mon Journal et sa réplique arabophone, Djaridati, ont fait l’objet d’une interdiction de tirage de leurs éditions respectives du dimanche 19 mai 2013.
    L’imprimeur, une société étatique, a cru bon devoir, selon le responsable de ces deux journaux, soumettre le contenu d’un dossier consacré à la santé du chef de l’Etat à l’appréciation du ministre de la Communication qui, à son tour, a ordonné cet acte de censure. Ainsi donc, le ministre de la Communication a droit de regard sur le contenu des publications médiatiques, fussent-elles indépendantes !
    Par cette décision étrange, l’Algérie fait un bond spectaculaire vers le passé et renoue avec des pratiques que l’on croyait à tout jamais révolues.
    Le Syndicat national des journalistes, qui exprime son entière solidarité avec les confrères censurés, tient à dénoncer cet acte liberticide que rien ne peut justifier. Plus que tout, le SNJ met en garde contre toute tentation de retour aux vieilles méthodes faites de chantage sous toutes ses formes. Que tous sachent que la liberté de la presse et d’expression est un acquis irréversible, en Algérie particulièrement où, depuis 1988, la corporation n’a jamais cédé ni aux pressions du pouvoir ni même à la barbarie terroriste.
    P/ le Syndicat national des journalistes.
    Le secrétaire général Kamel Amarni

     


    Parti Jil Jadid

    - Le parquet général près la cour d’Alger vient d’ordonner des poursuites judiciaires à l’encontre de Hichem Aboud pour «atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale, à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions». La célérité de la réaction et la lourdeur des accusations laissent sans voix lorsque l’on sait que le «crime» se résumait à la tentative d’informer les Algériens sur la santé de leur Président. Alors que lorsque de hauts responsables de l’Etat, ministres et autres proches sont cités dans des affaires qui ont coûté à la Nation plusieurs milliards de dollars, cette justice semble incapable de lever le petit doigt et laisse les mis en cause se promener librement. Le signal ainsi émis est «laissons les piranhas manger mais ne permettons jamais aux journalistes d’informer l’opinion publique».  A Jil Jadid, nous sommes choqués par cette décision et proclamons notre soutien, à travers le directeur de Djaridati et de Mon Journal, à toute la presse professionnelle.
    Le président de Jil Jadid Soufiane Djilali

    Said Rabia