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schizophrénique.

  • plus fou que moi tu meurs disait zenga-zenga.

    Ces temps déraisonnables où l’on nous explique
    qu’il faut sauver les fous dangereux

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Le séisme et le tsunami ravageurs qui ont endeuillé le Japon
    suscitent à travers le monde une immense…

    … vague de sympathie et
    de solidarité.

    La politique doit-elle mener à tout ? Pour la stratégie, pour la géostratégie et pour les équilibres régionaux, doit-on tout sacrifier, même l’once d’humanité qui nous reste ? Un homme qui ne devrait avoir pour seul ami qu’une camisole de force peut-il être maintenu à la tête dérangée d’un pays parce que son «maintien vaut mieux que…» ? Vaut mieux que quoi ? Que la menace devenue guignolesque d’Al Qaïda Maghreb ? Plus crûment, les gisements pétroliers et gaziers peuvent-ils effacer les génocides de Zaouïa et de Ras Lanouf ? Ce nouveau-né mort sous les bombardements et que des infirmiers toilettent pour la cérémonie funéraire alors qu’il porte encore une couche pour bébé, ce chérubin peut-il être une seconde fois assassiné par l’absolution de son assassin, Kadhafi, le Bédouin fou ? Cette communauté internationale qui toussote, hésite, regarde le petit bout du bout de ses escarpins me débecte au plus profond. Est-ce parce que c’est un Sarkozy qui a appelé à des frappes sur l’armée du sanguinaire qu’il faille ne pas adhérer à cette option, s’en démarquer et crier, ânonner plutôt à l’interventionnisme et au nouvel ordre colonial ? Les morts de Srebrenica seraient-ils plus émouvants, plus rassembleurs et plus motivants que les gueux canardés aux orgues de Staline et aux roquettes d’hélico dans les dunes de Ben Jawad ? Depuis quelques heures, on tente de me raisonner, de m’expliquer doctement que la politique, c’est tout de même plus sérieux que les sentiments et le cœur. On me susurre à l’oreille qu’on ne peut gérer le monde en se laissant aller à ses pulsions de vie. J’aurais voulu écouter poliment ces conseils si gentiment prodigués et ensuite aller vomir tout mon saoul, discrètement dans les toilettes. Mais je ne peux pas. Ni écouter ni vomir en petit comité devant autant d’ignominie concertée. Une ignominie à laquelle nous participons, dans laquelle nous venons de nous distinguer même en votant contre une zone de «No Fly» d’interdiction de vol pour les avions de l’héroïnomane qui règne encore sur Tripoli et son armée de mercenaires. Ah ! Cette main de Mourad Les Zae, cette petite main qui s’est levée pour dire la connivence algérienne avec Omar El Bechir et Bachar Al Assad. Que du beau monde ! Que de la crème de dictateurs ! Jusque-là, jusqu’à ce vote, un fou, un seul était responsable du génocide de son peuple. Aujourd’hui, se sont jointes à lui d’autres phalanges de la déraison, d’autres camisoles tachées à leur tour du sang des enfants d’Omar El Mokhtar. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.