Les prix de certains produits alimentaires ont triplé à la veille du Ramadhan : le gouvernement impuissant face aux spéculateurs
ali idir
A moins de trois jours du Ramadhan, les prix des produits alimentaires continuent de flamber sur les marchés, en dépit des menaces du gouvernement de punir sévèrement les dépassements. Samedi, sur les marchés de la capitale, certains légumes de saison sont devenus tout simplement inaccessibles pour les bourses modestes. Les prix du kilogramme de tomate (70 dinars), salade (150 dinars) et haricots verts (100 dinars) ont carrément doublé, voire triplé. « Tous les prix des légumes ont augmenté », constate un commerçant.
Les spéculateurs sont en grande partie responsables de cette hausse soudaine des prix à la veille du mois sacré, selon les commerçants. Les contrôleurs du ministère du commerce, peu nombreux et manquant d’efficacité, semblent impuissants face à cette situation, qui se répète à chaque Ramadhan depuis maintenant de nombreuses années. Tout le monde le sait : en Algérie, les intermédiaires, en stockant les produits et en organisant des pénuries, sont les premiers responsables de toutes les hausses de prix durant le mois sacré. La méthode leur permet de réaliser des gains importants en l'espace de quelques jours. «Les intermédiaires sont le véritable cancer de l'économie nationale. Ils organisent de fausses pénuries, grâce à des appuis solides dont ils disposent au sein du pouvoir et avec les producteurs», explique un importateur de produit alimentaire.
Certains groupes privés ont adopté des mesures efficaces pour empêcher les spéculateurs et les intermédiaires de gagner de l'argent sur leurs dos et celui du consommateur. « Certains grossistes de produits alimentaires demandent parfois à leur fournisseur d'acheter de grosses quantités de sucre, pomme de terre ou huile végétale pour les stocker, provoquer un début de pénurie et les écouler ensuite à des prix élevés. Certains fournisseurs refusent de marcher dans cette combine et d'autres y adhérent par calculs économiques ou méconnaissance des mécanismes du marché », ajoute le même importateur. Mais les refus ne concernent qu’une partie des produits émanant de grands groupes connus. Pour les autres-fruits et légumes, viandes…-, la situation est plus difficile à gérer.
Face à l'activisme des spéculateurs et des intermédiaires qui bénéficient de la complaisance des autorités, le gouvernement se contente de discours et de menaces, laissant les consommateurs livrés à eux-mêmes.