Le secrétaire d’état chargé de la Communauté à l’étranger vient de lancer “une consultation” pour en savoir plus sur ces entités et la destination de leurs flux financiers.
Les sociétés prestataires de service qui traitent les dossiers de visas en Algérie sont-elles dans le collimateur des autorités ? La question mérite, en tout cas, d’être posée après les déclarations faites, hier, sur les ondes de la Radio par Halim Benatallah, secrétaire d’État en charge de la Communauté algérienne à l’étranger. “Nous voulons connaître et clarifier le statut de ces sociétés qui agissent sur un domaine de souveraineté”, a-t-il indiqué, ajoutant que son département, à son initiative, “vient de lancer une consultation juridique”, pour voir certainement plus clair, s’agissant de l’existence de ces sociétés. “Tout domaine de souveraineté doit faire l’objet d’un accord bilatéral avec les autorités. Je ne sais pas si les prestations assurées par ces sociétés ont été homologuées ou pas”, a expliqué, à ce propos, le secrétaire d’État, assurant de façon catégorique que “le ministère des Affaires étrangères n’a donné aucune autorisation à ces sociétés pour activer” d’où, pour lui, la nécessité de faire la lumière sur ces entités qui “agissent comme des entreprises commerciales”. Ce qui semble être une incongruité aux yeux du ministre. “Elles encaissent des frais. Je ne sais pas ce qu’elles en font. Il y a une série de questions qu’il faut se poser. On doit y voir plus clair. Et c’est urgent ! Ces sociétés se sont établies sur un terrain juridique qui n’est peut-être pas le bon”, a-t-il fait valoir. Même s’“il n’est jamais trop tard” pour mettre de l’ordre, s’agissant en l’occurrence d’un domaine aussi sensible que celui de la “souveraineté” pour reprendre l’argument de Halim Benatallah, on ne peut faire néanmoins l’économie de la question de savoir pourquoi maintenant. En effet, ces entités font partie aujourd’hui du paysage. Elles ont une existence de facto qui remonte à des années. Et ce n’est pas une spécificité algérienne. Elles existent dans d’autres pays. En fait, elles servent de boîte postale. Le citoyen y vient, y dépose son dossier qui est examiné sur place par les agents de service pour vérifier s’il contient les documents nécessaires avant d’être transmis au consulat. Et c’est ce dernier qui examine le dossier pour donner en dernier ressort au demandeur le visa ou le lui refuser. Mais au-delà des considérations mises en avant par le ministre, il faut néanmoins reconnaître que la mise en place des ces sociétés constitue indiscutablement un saut qualitatif dans la gestion des visas. Il faut juste remonter aux années quatre-vingt-dix pour se remémorer l’insoutenable calvaire que les Algériens demandeurs de visa avaient vécu. Des queues à perte de vue devant les ambassades, des nuits consécutives à attendre un éventuel rendez-vous. Des images insoutenables qui donnaient l’impression que tous les Algériens n’avaient qu’un seul objectif en tête : mettre les voiles. Avec ces sociétés prestataires de service, notamment celle de Ben Aknoun pour le visa français, fini les queues, fini les humiliations. Les demandes de visas sont gérées par Internet avec un rendez-vous choisi à la convenance du demandeur. L’accueil sur place est des plus courtois, des plus humains par les membres du personnel chargés de cornaquer les demandeurs de visas à travers les différents guichets. “On a l’impression d’être en Europe !” Combien de fois n’attend-on pas entendu cette réflexion de la part de citoyens agréablement surpris par la qualité de l’accueil et de la prestation. Ces sociétés constituent une formule qui marche bien.
Il s’agit surtout de la sauvegarder et pas de revenir dessus. Et, a priori, cela n’est pas antinomique avec l’obligation de transparence soulevée hier par le secrétaire d’État en charge de la Communauté nationale à l’étranger.