Hadjer Guenanfa
Plusieurs dizaines de membres de familles de disparus se sont rassemblés, ce jeudi 30 août, place du 1er Mai à Alger pour célébrer la journée internationale des victimes de disparitions forcées. Des militants des droits de l’Homme, dont ceux du Rassemblement action‑jeunesse (RAJ), du Mjic et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) étaient également présents pour soutenir les familles de disparus.
« Habitants de la capitale, c’est une affaire nationale ! Président Bouteflika, pourquoi avez‑vous peur de la vérité ? Rendez‑les à leurs familles pour qu’ils puissent oublier », ont scandé les manifestants pendant plus de deux heures, entourés par des dizaines de policiers et sous le regard des passants. Parmi ces derniers, certains ne semblaient pas partager les revendications des familles de disparus. « Regardez les portraits. C’étaient des terroristes », s’indigne Salima. Elle a perdu une sœur en 1996. « Elle est partie travailler à Sidi Moussa un matin et elle n’est plus revenue. Vous pensez que ces gens‑là ont vu leurs proches égorgés ? » lance‑t‑elle, les larmes aux yeux, avant de partir.
Yasmina a elle aussi perdu son frère en 1994, tué par les terroristes, mais elle est venue quand même pour assister au rassemblement. « On ne peut pas être sûrs et dire que c’étaient tous des terroristes. Je pense que ces femmes méritent de savoir ce qui est arrivé à leurs enfants aujourd’hui », dit‑elle.